Le 24 janvier : tous au Festival international de la Bande-Dessinée à Angoulême !
Le Festival international de la Bande-Dessinée se tiendra à Angoulême du 24 au 28 janvier 2019, venez découvrir ce qui vous attend lors de cet événement majeur du neuvième art.
Évènement incontournable du début d’année, le Festival international de la Bande-Dessinée se tiendra à Angoulême du 24 au 28 janvier 2019, et devrait accueillir quelque 200 000 visiteurs. Un engouement pour le 9ème art, qui se traduit également par les excellents chiffres du secteur, en hausse constante depuis dix ans. À l’occasion de cette 46ème édition, revenons sur les origines du festival, avant de nous intéresser aux subtilités du marché de la bande-dessinée.
Le Festival international de la Bande-Dessinée : de la semaine de la BD dans les MJC angoumoisines à un évènement d’envergure mondiale
Longtemps cantonnée au divertissement pour la jeunesse ou à l’expression de la contre-culture, la BD a peiné à se faire un nom en tant que support culturel à part entière. Elle est aujourd’hui un art apprécié par tous les âges et couches de la population. De la bande-dessinée enfant au manga, en passant par les comics, la biographie ou la vulgarisation scientifique, les planches à bulles ont trouvé leur public et possèdent désormais leur propre festival. Avant d’être un évènement majeur de la scène culturelle française, le Festival international de la Bande-Dessinée a vu le jour dans les MJC d’Angoulême.
Une brève histoire du Festival international de la Bande-Dessinée
Dès sa prime enfance, Francis Groux, créateur du Festival international de la Bande-Dessinée, se passionne pour le 9ème art, dont il s’éloignera pendant son adolescence, pour mieux y revenir dans les années 50. Quand sa femme lui offre en 1955 un exemplaire de la BD Les Cigares du Pharaon, il redevient, comme il le dit, « un dingue de bande-dessinée ».
Désireux de partager cette passion avec la jeunesse, il organise en 1969 une semaine de la bande-dessinée dans les deux MJC où il évolue en tant que bénévole. Les débats et expositions connaissent un beau succès, et devenu conseiller municipal d’Angoulême en 1971, il se rapproche du maire-adjoint à la culture, Jean Mardikian, pour organiser Angoulême Art Vivant. À la suite de cet évènement multiculturel, les deux hommes présentent un montage audiovisuel à base de cases de BD, qui fera salle comble.
Suivra en 1972 la quinzaine de la lecture, organisée à Angoulême avec le soutien de Claude Moliterni, scénariste de BD et directeur éditorial, où des auteurs du 9ème art viennent dédicacer leurs albums. Les réactions positives du public comme des auteurs inciteront Groux et Moliterni à créer le Festival international de la Bande-Dessinée. La première édition s’est tenue du 25 au 27 janvier 1974 à Angoulême, pendant laquelle ont été remis les premiers prix.
Les récompenses du Festival international de la Bande-Dessinée
Comme il est de mise pour la plupart des grands évènements culturels, un jury préside le Festival international de la Bande-Dessinée et il a pour mission d’attribuer des récompenses d’abord aux auteurs, puis à leurs albums.
Le Grand Prix de la ville d’Angoulême est décerné chaque année à l’auteur d’une bande-dessinée, pour l’ensemble de son œuvre. Enki Bilal, Hugo Pratt, Art Spiegelman ou encore Hermann l’ont ainsi reçu. Prestigieuse bien que non dotée, la récompense a néanmoins fait l’objet de critiques, en ce qu’elle a longtemps été quasi systématiquement décernée à des hommes de nationalité francophone. Le lauréat du Grand Prix devient ensuite président d’honneur du festival jusqu’à l’édition suivante, dont il dessine l’affiche et où une exposition lui est consacrée. Lors du Festival international de la Bande-Dessinée du 24 janvier 2019, c’est l’américain Richard Corben, grand nom du genre fantastique, qui présidera le jury.
En 1976, une nouvelle récompense voit le jour : Le Fauve d’or, prix du meilleur album publié en français l’année précédente. Ici, ce n’est donc pas l’auteur qui est récompensé pour l’ensemble de son œuvre, mais un album qui se distingue dans l’année, à l’instar de V comme Vendetta en 1990 ou d’Ici en 2016. Le Fauve d’or a connu une histoire quelque peu houleuse et reçu une foule de dénominations au fil du temps. Une chose est sûre, c’est que le Fauve d’or permet à son heureux titulaire de voir les ventes de son album augmenter de 50% à l’issue du Festival d’Angoulême.
La bande-dessinée : le marché le plus dynamique de l’édition française
Depuis dix ans, le secteur de la vente de BD a progressé de 20% et c’est le nouvel album des aventures d’Astérix, Astérix et la Transitalique qui signe la plus grosse vente de livres en France en 2017. Sixièmes en valeur sur le marché de l’édition, les excellents chiffres de vente de BD reflètent mal la disparité entre les genres.
Le Festival international de la Bande-Dessinée en quelques chiffres
Le 24 janvier 2019, le Festival international de la Bande-Dessinée devrait attirer à Angoulême pas moins de 200 000 visiteurs, 228 maisons d’édition francophones, 1 500 auteurs et 6 600 professionnels du secteur. Le budget alloué à son organisation se monte à 4.3 millions d’euros, dont 53% proviennent de fonds privés. Il faut dire que les retombées économiques le justifient : chaque année, l’évènement rapporte environ 2.4 millions d’euros. Le secteur de l’hôtellerie capte 722 000 euros, avec un taux d’occupation des chambres qui passe à 71%, contre 33% hors festival, tandis que le seul secteur de la restauration reçoit près de 1.1 millions d’euros.
Pour les professionnels de la BD, participer à cet évènement mondial, c’est bénéficier de retombées économiques directes et indirectes, qui se traduisent par une augmentation des chiffres de vente et une belle exposition médiatique.
La BD, une croissance forte… Mais pas pour tous les genres !
En 2018, ce sont 43 millions d’albums qui se sont vendus, contre 39 millions en 2017 selon l’institut GfK, pour un chiffre d’affaires qui passe la barre des 500 millions d’euros. 200 tonnes de BD seront ainsi acheminées vers le festival d’Angoulême, mais en matière de ventes, tous les genres ne se valent pas.
Dans cette embellie du marché, les BD classiques occupent la première place du classement, avec 1.6 millions de la dernière BD d’Astérix vendues, suivies de très loin par Titeuf, 175 000 exemplaires et Tintin et les Soviets, 169 000 BD. La BD jeunesse continue elle aussi sa progression, avec une augmentation de 18% par rapport à l’an dernier, suivie par les mangas, en hausse de 10%. Au contraire, les ventes de comics baissent de 6%.
En France, ils sont 6.9 millions à acheter 3 BD franco-belge pour un panier annuel moyen de 43 €. Les 1.8 millions amateurs de mangas dépensent chacun 57 € par an pour acquérir 8 albums. 900 000 adeptes de comics en achètent 4 exemplaires par an, pour un montant de 53 €.
Alors où achète-t-on ses bandes-dessinées ? Si tous les acteurs du circuit sont en progression, les petites libraires représentent la plus grande part de ventes : 35% du marché, contre 11% pour les grands libraires.
Rendez-vous donc le 24 janvier au Festival international de la Bande-Dessinée, pour des conférences, ateliers artistiques, rencontres et dédicaces avec les auteurs. Des concerts de l’Orchestre de Paris et le slamer Grand Corps Malade mettront également la BD en musique…