Crise : Les petites entreprises sont-elles plus exposées que les grands groupes ?

Toute la Franchise : Que nous apprend la crise actuelle ?

Jean-Claude Grégoire : Cette crise ne nous apprend rien que nous ne savions déjà. En revanche, elle met en évidence les imperfections de notre structure mais aussi ses qualités. Comme chaque crise qui l’a précédée, elle ne fait que révéler et exacerber ce qu’il y a de pire et de meilleur, tant au niveau de l’Homme que de son organisation. Elle met en lumière tous les dysfonctionnements mais aussi toutes les qualités de ce que nous sommes sur le plan individuel, collectif, économique et sociétal. 

Ainsi, si cette crise ne nous apprend rien, elle nous permet de mesurer le niveau de résilience et de résistance des structures que nous avons mis et mettons en place à tous les niveaux pour faire face aux événements conjoncturels. 

La France n’était donc pas suffisamment préparée pour faire face à une crise de cette nature ?

Par définition, une crise est provoquée par un événement conjoncturel imprévisible, soudain et d’une ampleur telle qu’il oblige à s’adapter rapidement. La conjoncture, ce sont les éléments impalpables que l’on découvre au fur et à mesure qu’ils arrivent. Certains reviennent fréquemment et d’autres si rarement que l’on finit par les oublier. De tous temps, l’Homme fait face aux phénomènes conjoncturels qui, une fois connus, permettent de bâtir une structure plus adaptée pour anticiper les prochaines crises jusqu’à la survenue d’un nouvel événement encore inconnu. 

Concernant la crise actuelle liée à la pandémie de Covid-19, nous avions évidemment connaissance de l’existence des virus mais pas la structure adaptée pour répondre aux enjeux d’une pandémie d’une telle ampleur. 

Comment se préparer alors à la survenue d’une autre crise similaire ? 

J’entends certains dire « plus jamais ça » mais ce sont, selon moi, des propos absurdes car comment se préparer à ce que l’on ne connait pas. Tenir de tels propos consiste à dire que nous allons créer des vaccins contre tous les virus que l’on ne connait pas. Il s’agit, à mon sens, soit de la démagogie soit de l’incompétence ou, tout au moins, une réaction épidermique prise sans le recul nécessaire. 

« Je n’attends pas la perfection car elle n'existe pas mais de l’objectivité, du réalisme, de l'honnêteté et du sang froid. » 

Pour ma part, j’attends la construction d’un système structurel suffisamment efficace pour s’adapter le plus rapidement possible. Je n’attends pas la perfection car elle n'existe pas mais de l’objectivité, du réalisme, de l'honnêteté et du sang froid. Cette crise a le mérite de révéler les failles de nos structures, tant au niveau de l’Etat que des entreprises. Elle nous permet d’évaluer notre capacité de résistance et ce que nous avons déjà su mettre en place. Il nous appartient de corriger au mieux les imperfections pour toujours mieux résister aux futurs événements conjoncturels du même ordre. 

Quelles seront, selon vous, les entreprises les plus impactées par cette crise ?

Après avoir mesuré et assimilé tant bien que mal l’impact sanitaire de la pandémie de Covid-19, le monde s’interroge aujourd’hui sur ses conséquences macro et micro-économiques. De nombreux observateurs s’accordent à dire que les TPE et PME seront les plus impactées par cette crise sans précédent. Je pense que ce postulat est inexact et que toute entreprise, quelle que soit sa taille, est exposée de la même manière. 

 « La taille d’une entreprise n’influe pas sur son degré d'exposition aux risques conjoncturels »

La taille d’une entreprise n’influe en effet pas sur son degré d'exposition aux risques conjoncturels. Si deux entreprises de taille différentes ont été gérées exactement de la même façon depuis leur création, les effets d’une crise, tant dans leur durée que dans leur gravité, seront identiques et elles résisteront exactement de la même manière. 

En volume, les PME et TPE françaises seront naturellement plus impactées que les grandes entreprises puisqu’elles représentent environ 97% du tissu économique national. Si l’on considère cette répartition, alors sur 100 entreprises touchées, 97 seront des TPE-PME et 3 des grandes entreprises. Pour disposer d’une base d’analyse fiable permettant de tirer des enseignements, il faudrait comparer un échantillon de 100 TPE-PME à un échantillon de 100 grandes entreprises.

En conclusion, je dirais que ce sont les entreprises les moins préparées et les moins réactives qui seront les plus impactées par cette crise, et ce, qu’elle que soit leur taille. 

A propos d’OSEYS 

Réseau de consultants en pilotage d’entreprise, OSEYS accompagne les dirigeants de TPE et PME dans la définition de leur stratégie de développement à travers le diagnostic et l’analyse des dysfonctionnements et pistes d’optimisation et l’apport de solutions d’aide à la prise de décision. Ouvert aux entrepreneurs indépendants depuis 2019, le réseau OSEYS accueille et accompagne les porteurs de projet qui souhaitent développer une activité de conseil aux entreprises. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur la fiche de présentation du réseau OSEYS. 

>> Lire aussi : « Avec notre accompagnement et notre méthodologie, les consultants Oseys sont assurés de réussir », Jean Claude Grégoire (fondateur Oseys)