Pour Xerfi, la restauration rapide doit se renouveler
3ème partie du dossier consacré à la restauration rapide
Selon une étude Xerfi 700, la restauration rapide malgré des moteurs structurels puissants, accuse une baisse de forme. Selon les segments, les perspectives de développement pour l'année 2014 et au-delà sont très variées.
Depuis 2012, la restauration rapide patine, et selon Xerfi, cette situation devrait perdurer encore en 2014. En effet, les acteurs doivent composer avec un environnement difficile et notamment la baisse du pouvoir d'achat des ménages et la hausse de la concurrence. Ceci étant, le secteur conserve quelques atouts dans sa manche comme notamment la baisse continue de la durée de la pause déjeuner et l'essor du nomadisme alimentaire du midi. Cela suffira-t-il pour relancer la croissance ?
Selon Xerfi, la réponse est non. La consommation des ménages en services de restauration commerciale (service à table et vente au comptoir) reculera ainsi de 2% en volume en 2014. Ce repli devrait toutefois impacter majoritairement les restaurants traditionnels et l’affluence dans les établissements de restauration rapide reculera de seulement 0,5% par rapport à 2013. Les Français toujours poussés à plus d'arbitrage devront encore une nouvelle fois cette année faire des choix. Cela pourra se traduire d'une part par des sorties au restaurant moins nombreuses et/ou une diminution du montant moyen dépensé.
Une concurrence en augmentation exponentielle
Et cette situation déjà fortement concurrentielle est encore montée d'un cran ces dernières années. En effet, avec la crise, de plus en plus de Français ont peu à peu délaisser le restaurant traditionnel pour des solutions moins chères en restauration rapide. Cet engouement de la part des consommateurs a eu pour conséquence de faire grossir encore et encore le nombre des points de vente. Dans le même temps, la grande distribution est également passée à l'offensive. Les rayons de produits typés en-cas à emporter se sont multipliés poussés par les offres des industriels toujours plus nombreuses. Ces produits commercialisés à des prix très agressifs ont grignoté des parts de marché aux restaurants classiques mais aussi et surtout, à la restauration rapide. La montée en charge des offres à petits prix des hypers et supers a encore réduit la marge de manœuvre des opérateurs de la restauration rapide.
Des performances financières en chute
Ce scénario catastrophe concerne selon Xerfi, principalement les petites structures indépendantes. Pour les structures plus conséquentes, notamment développées en franchise, les difficultés devraient être amorties notamment par l'augmentation structurelle de la fréquentation, et par la force de négociation des réseaux qui devrait limiter les hausses des approvisionnements.
Des perspectives très variées selon les segments
A l'inverse, le segment potentiellement en danger en 2014 selon Xerfi est celui des restaurants rapides spécialisés pâtes à emporter. Ces enseignes seront pénalisées « par une nouvelle montée en puissance des grandes surfaces alimentaires, qui ont multiplié les offensives sur le segment des pâtes à réchauffer au cours des dernières années ». Pour contrer cette baisse de forme générale, plusieurs leviers vont devoir être actionnés, parmi lesquels celui de la différenciation par un concept novateur et celui de la montée en gamme des offres pour passer du « vite manger » au « bien manger ». Déjà « de nombreuses enseignes ont adopté un positionnement haut de gamme, à l’image de Bert’s ou Exki. D’autres enseignes ont également lancé des concepts novateurs, à l’image notamment des « food trucks » (camions ambulants). » Cela suffira-t-il ?
Peut-être bien si en parallèle, les acteurs développent des politiques qualitatives et rassurantes pour les clients. En effet, aujourd'hui et après les différents scandales alimentaires de ces dernières années, les clients veulent savoir ce qui il y a dans leurs assiettes. Traçabilité, appellation d'origine contrôlée, produits bio... la restauration rapide doit rassurer. Elle doit aussi régaler avec de vraies saveurs, des produits frais et sains dans la mouvance du courant « fast good ».
Des concepts en évolution
L'idée est de développer les occasions de venir se restaurer non plus seulement au déjeuner, mais aussi au diner, au petit-déjeuner, etc. Peu à peu, les concepts évoluent ainsi vers des restaurants ouverts en continu pour mieux accroitre les opportunités de vente et ainsi améliorer la rentabilité de chaque établissement. L'arrivée des commandes via le net est également une piste supplémentaire pour les enseignes. Les services de livraison à domicile ou sur les lieux de travail ajoute un plus, quand ce n'est pas le restaurant qui vient aux clients comme dans le cas des foodtrucks.
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