Des difficultés de recrutement persistantes
1ére partie au dossier : " Les entreprises veulent recruter... mais n'y arrivent pas toujours ! "
Les difficultés de recrutement dans certains métiers sont persistantes même si globalement, la situation sur le long terme est plutôt en baisse. La parade pour les recruteurs ? Le recours à la formation en interne et l'intérim !
« La baisse tendancielle des difficultés de recrutement anticipées par les entreprises, observée ces dernières années se confirme » résume l'enquête. Ainsi, la part des embauches considérées comme problématiques par les employeurs s’établit à 32,4% en 2015, soit dix points de moins que la part observée en 2012 (42,6%). Plutôt une bonne nouvelle pour les entrepreneurs, ceci étant, toutes les structures ne sont pas logées à la même enseigne : les difficultés restent plus importantes dans les petites structures. « Selon les employeurs, ces difficultés sont le plus souvent liées à la pénurie de candidat, à l’inadéquation des profils et aux conditions de travail. » A noter, les difficultés liées aux conditions de travail sont en nette augmentation, avec une hausse de + 19,2% entre 2014 et 2015. « Sur dix ans, le recul de la part de projets difficiles atteint près de treize points (45% de projets difficiles en 2005) ».
Globalement, selon l'enquête, « les 6 premiers métiers hors saisonniers les plus porteurs sur 2010-2014 sont également les métiers les plus demandés en 2015. » La stabilité est donc de mise année après année, mis à part pour « les serveurs de cafés, de restaurants et les aides à domicile et aides ménagères qui apparaissent légèrement moins demandés par rapport aux années précédentes ». En creux, l'on peut deviner que ce sont souvent les mêmes métiers (les plus demandés), qui rencontrent des difficultés de recrutement. Parmi ces métiers, les plus difficiles à satisfaire dans près de 6 cas sur 10 sont notamment les aides à domicile et aides ménagères, les Ingénieurs, cadres études & R&D informatique, responsables informatiques, suivent les attachés commerciaux dans plus de 4 cas sur 10 « ce qui est largement au-delà du pourcentage de projets difficiles pris globalement en 2015 (34,9% de difficultés sur des projets non saisonniers). »
A noter : Depuis 2010, des nouveaux métiers ont émergé dans le hit parade des métiers les plus demandés. Ces nouveaux métiers sont notamment les métiers artistiques (+ 83,3% par rapport à la moyenne de 2010-2014), les employés de libre-service (+ 53,7% par rapport à 2010-2014) et les ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires (+ 60%). « Ces métiers particulièrement recherchés ne semblent pas présenter de difficultés de recrutement. »
Les 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de difficultés en 2015 sont :
- les aides à domicile et aides ménagères (51.690 projets),
- les ingénieurs, cadres études & R&D informatique, responsables informatiques (25.710 projets),
- les représentants auprès des particuliers y compris les agents immobiliers non cadres (6.555 projets)
- les chefs cuisiniers (6.440 projets)
- les ouvriers qualifiés de la maintenance en mécanique (5.901 projets)
- les mécaniciens et électroniciens de véhicules (5.607 projets)
- les autres professionnels paramédicaux (diététiciens, masseurs kinésithérapeutes...) (5.111 projets)
- les médecins (4.263 projets)
- les chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons qualifiés (4.263 projets)
- les chefs de chantier, conducteurs de travaux non cadres (3.286 projets)
- les couvreurs et couvreurs zingueurs qualifiés (3.159 projets)
- les soudeurs qualifiés (3.349 projets)
- les ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal (moulistes, usineurs...) (3.321 projets)
- les bouchers (2.898 projets)
- les techniciens en mécanique et travail des métaux (2.017 projets)
La formation en interne et l'intérim comme solutions
En 2014 selon l'enquête, un tiers des entreprises (33,3%) ont connu des difficultés dans leurs recrutements. « Ces difficultés sont liées aux profils inadéquats des candidats dans plus de 8 cas sur 10, à une pénurie de candidat dans près de 7 cas sur 10, et dans une moindre mesure à la nature du poste en lui-même (46,1%) et au manque de temps (34,1%). » Les difficultés rencontrées ont abouti dans 28,8% à l'abandon des recrutements envisagés (277.300 abandons en 2014). Parmi les solutions mises en œuvre pour recruter malgré les difficultés, près de trois établissements sur quatre (72,6%) envisagent de faire appel à Pôle emploi en 2015. 61,8% choisissent de former des candidats venant de l'extérieur, 42,6% font appel à des profils différents, 35,4% optent pour la formation de salariés déjà présents dans l'entreprise, 36,4% font appel aux services d'une société d'intérim, 31% tentent de rendre l'offre d'emploi plus attractive, 16,1% sous-traitent une partie de leur activité. « L’évolution sur les cinq dernières années montre que la formation reste la première solution aux difficultés d’embauche rencontrées. » Dans le même temps, le recours à l’intérim a augmenté de manière continue sur les cinq dernières années (25,4% en 2011, 26,3% en 2012, 26,7% en 2013, 25,9% en 2014, 36,4% en 2015).
Classement du niveau de difficultés de recruter (% des recrutements jugés difficiles) :
- Centre-Val de Loire : 38,2%
- Pays de la Loire : 37,2%
- Alsace : 37,2%
- Bourgogne : 36,4%
- Franche Comté : 36%
- Auvergne : 35,9%
- Rhône-Alpes : 34,6%
- Midi-Pyrénées : 34,1%
- Poitou-Charentes : 33,9%
- Ile de France : 33,3%
- Limousin : 33%
- Aquitaine : 32,4%
- Bretagne : 32%
- Provence Alpes Côte d'Azur : 30,6%
- Picardie : 30,1%
- Lorraine : 29,3%
- Corse : 28,8%
- Nord-Pas de Calais : 28%
- Basse Normandie : 27,9%
- Languedoc-Roussillon : 26,2%
- Haute Normandie : 25,0%
- Champagne-Ardenne : 24,4%
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