Quel état de santé pour les dirigeants de PME ?
Le stress et le manque de sommeil ressortent pour une majorité des sondés
Selon les résultats d'un sondage réalisé par OpinionWay pour MMA en juin dernier, les dirigeants de PME sont globalement en bonne santé mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.
Les dirigeants de PME se portent plutôt bien dans l'ensemble. C'est à cette conclusion qu'arrive le sondage réalisé par OpinionWay pour MMA auprès d'un échantillon de 1.352 dirigeants d'entreprises (50% d'hommes et 50% de femmes) âgés de 30 à 49 ans. Toutefois note l'étude, tous les dirigeants ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, quand 78% des interrogés estiment que leur état de santé est très bon ou bon, ils ne sont plus que 61% à le penser chez les agriculteurs. Par ailleurs, 28% des dirigeants interrogés estiment que leur état de santé s'est détérioré au cours des 5 dernières années du fait principalement de la montée en force du poids du stress.
En bonne santé, oui mais...
« S’ils déclarent être globalement en bonne santé, près d’un dirigeant sur deux admet avoir traversé des épisodes de baisses de moral, d’anxiété ou des sautes d’humeur au cours des 12 derniers mois. » Cette proportion est importante. Elle révèle en filigrane toutes les pressions subies par les chefs d'entreprises, pressions encore exacerbées par la crise. Outre l'aspect moral, les dirigeants d'entreprises pointent aussi des douleurs physiques dans le dos (58%) et les articulations (46%). « Là encore, les agriculteurs déclarent ressentir davantage de troubles physiques alors qu’aucune disparité n’est à relever d’un point de vue moral sur les différent segments MMA ». Globalement, 57% des sondés indiquent avoir consulté un professionnel de santé au cours des 12 derniers mois.
Les arrêts maladie, toujours une rareté !
Consécutivement à ces douleurs morales ou physiques, les dirigeants s'arrêtent-ils en maladie ? Majoritairement, la réponse est non ! En effet, 8% seulement des dirigeants ont été arrêtés par leur médecin au cours de l’année écoulée (13% des petits artisans, différence significative). Pourquoi si peu ? Tout simplement parce que dans un cas sur deux, les arrêts maladie impactent directement l'activité de l'entreprise. « On comprend dès lors la réticence de certains à s’arrêter lorsque leur état de santé l’impose. » 3 dirigeants sur 10 concèdent ainsi avoir renoncé à s’arrêter lors des 12 derniers mois pour ne pas impacter leur activité. Parmi ces dirigeants, les plus touchés par le phénomène de renoncement sont les petits artisans. « Au final, ce sont 15% des dirigeants interrogés qui reconnaissent que leur santé a pu avoir un impact négatif sur leur activité en 2014. Un score qui atteint 23% auprès des agriculteurs pour qui les problèmes de santé sont les plus impactants. »
Majoritairement confiants pour les années à venir
Interrogés sur leur vision de leur état de santé dans les 3 prochaines années, les dirigeants se montrent très majoritairement confiants (90%). « Bien que moins unanimes, ils sont plus de 3 sur 4 à manifester de l’optimisme quant à leurs situations financière, professionnelle ou entrepreneuriale. » Ceci étant, là encore tous les dirigeants ne sont pas logés à la même enseigne. Le taux de confiance en l'avenir est ainsi largement en deçà de la moyenne pour les petits exploitants, commerçants et artisans. La confiance en l'avenir des dirigeants est entretenue semble t-il par les efforts consentis pour rester en bonne santé. Ainsi, une large majorité des dirigeants (85%) estime avoir une bonne hygiène de vie : « les trois-quarts sont d’ailleurs non-fumeurs et deux tiers ne consomment pas d’alcool de façon hebdomadaire. » Parallèlement, ils sont 63% a pratiquer une activité physique au moins une fois par semaine (43% plusieurs fois par semaine). 81% déclarent par ailleurs porter une attention particulière à leur alimentation.
Des rythmes de travail intenses !
L'étude note un vrai déséquilibre entre le temps de travail et temps de repos chez les dirigeants... et cela a des répercussions sur la vie personnelle et l'état de santé. Dans le détail, les dirigeants déclarent travailler près de 47 heures par semaine en moyenne, « près de 4 sur 10 ont une durée de travail hebdomadaire supérieure à 50 heures ». Cette durée de travail à rallonge n'est toutefois pas un motif de plainte particulière (86% des dirigeants sondés la trouve supportable !) même si la fatigue guette ! « Avec des nuits de 7 heures en moyenne, 1 dirigeant sur trois estime ne pas dormir suffisamment et seulement 2 sur 3 arrivent à récupérer pendant les jours de repos, lorsqu’ils en ont. » L'intensité des journées joue aussi sur le temps passé avec ses proches : près d’un dirigeant sur deux pense avoir des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle.