Un réseau qui marche évolue forcément sur un créneau porteur
C'est vrai, mais cela peut être trompeur !
Par définition, un concept de franchise doit assurer la réitération d'un succès. Le créneau choisi doit donc par définition être porteur ! Mais cela veut-t-il vraiment dire quelque chose ? Ne doit-t-on pas plutôt parler de potentiel durable ?
La restauration rapide, l'alimentaire, les services à la personne, les services automobile, l'hôtellerie, l'équipement de la personne, l'équipement de la maison, le bâtiment, l'immobilier... la franchise se développe dans un grand nombre de secteurs très divers.
Cette grande diversité laisse à penser que de nombreux secteurs sont porteurs puisqu'ils intéressent le modèle de la franchise. En effet, par définition, un concept de franchise se doit d'assurer à ses partenaires franchisés la réitération d'un succès. Cela implique normalement que le secteur dans lequel il évolue offre un potentiel suffisant et à long terme, pour permettre à chacun de tirer parti d'une clientèle régulière et renouvelée, tout au long de son contrat. On est là très loin de l'idée classique du secteur porteur souvent associée à une certaine vision technologique ou pour le moins innovante, dans l'air du temps !
En clair, parler d'un secteur porteur veut-il vraiment dire quelque chose ? Ne doit-t-on pas plutôt parler de secteur à potentiel durable ? Là est vraiment la question. Pour illustration, ces dernières années, bon nombre de réseaux ont vu le jour sur des créneaux qualifiés porteurs mais qui se sont avérés finalement décevants, non pas parce qu'ils n'avaient pas de potentiel, mais plutôt parce que ce potentiel n'était pas aussi durable qu'escompté. Parmi ces créneaux porteurs l'on peut citer notamment la cigarette électronique, ou encore le blanchiment dentaire. Ces deux secteurs qui étaient pourtant promis à un brillant avenir ont dû revoir leurs prévisions... à la baisse ! Et que dire des secteurs de la location de cassettes vidéos et du développement de photos, qui ont sombré en quelques années seulement avec l'avènement du numérique.
A l'inverse, le secteur de l'alimentaire de proximité qui connaissait depuis des années une désaffection lourde connaît aujourd'hui une vraie renaissance. Les supérettes de quartier fleurissent partout avec succès là où, 20 ans auparavant, elles avaient toutes fermé au profit des supermarchés. De même, les magasins bio qui sont restés longtemps destinés à une clientèle très confidentielle et militante, connaissent aujourd'hui un boom. La progression du CA dans ce secteur particulier atteint des sommets. Et tout cela est sans compter les effets cycliques conjoncturels et les effets d'une concurrence (trop!) effrénée des enseignes entre elles mais aussi d'internet dans certains secteurs. Si l'aspect porteur d'un secteur d'activité peut en effet être mis à mal par la conjoncture, cela ne signifie pas forcément que le créneau n'est plus porteur. La preuve ? En 2008 et 2009, de nombreuses agences immobilières ont périclité, le secteur de l'immobilier n'en reste pourtant pas moins porteur structurellement : tous les Français rêvent toujours d'être propriétaires et ceux qui ne le sont pas encore ont besoin de se loger.
Pour mémoire, selon les chiffres 2015 de la Fédération Française de la Franchise, les secteurs qui ont suscité le plus de création de réseaux sont la restauration rapide : avec une hausse de + 11 enseignes (186 enseignes au total), les services aux entreprises : + 8 enseignes (114 au total), les services automobiles : + 8 enseignes (80 au total), le bâtiment : + 7 enseignes (57 au total), et le secteur de l’alimentaire : + 7 enseignes (172 au total). Dans le même temps, l’équipement de la personne et le commerce divers (fleurs, fournitures hôtelières, parapharmacie, solderie, bazar, dépôt-vente, piles, clés, petites réparations, matériel de bureau, papeterie, librairie, multimédia et accessoires, jouets, loisirs, recyclage cartouche, produits pour fumeurs) ont quant à eux connus une légère baisse, avec respectivement – 3 et – 2 enseignes. En nombre de franchisés, les plus fortes hausses s’observent en 2015 dans les secteurs de l’alimentaire : + 763 franchisés, les services aux personnes : + 311 franchisés, les services automobiles : + 241 franchisés, l’équipement de la maison : + 228 franchisés.
Ces quelques chiffres démontrent que plus encore qu'un créneau porteur, la franchise peut se développer tous azimuts dès lors que le concept mis à disposition par le franchiseur répond avec originalité à un besoin durable et bien identifié. On revient là aux fondamentaux qui font la pertinence et la valeur ajoutée du modèle !
Du point de vue du franchisé, l'opportunité d'un créneau porteur peut être bonne ou mauvaise conseillère selon les cas. C'est à l'étude de marché d'en décider ! Pour l'exemple, le sushi qui a pendant plusieurs années été considéré comme un créneau porteur n'a jamais percé hors des très grandes villes. Se lancer aujourd'hui dans une activité trop pointue ou encore mal connue par le grand public peut être risqué.
Tout le dossier
- Comment dénicher les franchises qui marchent le mieux ?
- Un réseau qui marche est forcément connu de tous
- Un réseau qui marche affiche forcément un essaimage rapide
- Un réseau qui marche est forcément un grand réseau
- Un réseau qui marche est forcément innovant
- Un réseau qui marche affiche forcément une forte rentabilité