Le marché des crèches privées en plein boom
Selon une étude Xerfi
Les crèches privées ont le vent en poupe. Le secteur enregistre des progressions de l'ordre de +10% par an en moyenne. Et l'avenir s'annonce plus que radieux selon les conclusions d'une récente étude Xerfi.
Dans une récente étude publiée sous le titre : « Les crèches privées à l’horizon 2020 - Business models, marges, leviers de croissance et perspectives d’activité des gestionnaires », Xerfi trace de belles perspectives pour le secteur des crèches privées. Ce secteur des services à la personne, qui se développe notamment en franchise, est de fait porté par une forte dynamique. « Les capacités d’accueil en crèches privées ont plus que triplé depuis 2010 » d’après les estimations des experts de Xerfi. De moins de 25 000 places recensées en 2010, le secteur a bondi à plus de 75 000 en 2017. « Elles représentent aujourd’hui plus de 15% des places en crèche disponibles en France. » Autant dire que la dynamique des crèches privées n'est plus à démontrer.
Un déficit structurel des offres d'accueil
Comment expliquer ce boom des solutions de gardes mutualisées ? Selon Xerfi, les ouvertures de micro-crèches ont été encouragées par la politique familiale face au déficit chronique de l’offre d’accueil de jeunes enfants. « La France compte en effet 2,3 millions de moins de 3 ans alors que la capacité d’accueil des structures collectives et des assistantes maternelles est inférieure à 1,4 million de places. » Dans ce contexte de vraie pénurie, les offres de crèches privées répondent à un fort besoin. Rien d'étonnant dans ce cas que le marché français des crèches privées soit en plein boom : en 2017, le marché a dépassé 1,3 milliard, soit un bond de 19% depuis 2010 (390 millions d’euros). Et, selon les estimations des experts Xerfi, la tendance haussière devrait persister. Le marché devrait ainsi s’apprécier de 10% par an en moyenne entre 2018 et 2020 pour s’établir à plus de 1,7 milliard d’euros.
La concurrence s'organise
Si le marché des crèches privées reste très prometteur, tout n'est pourtant pas rose dans ce secteur. Les acteurs sont en effet confrontés à deux soucis majeurs : la pénurie de personnel et la concurrence par les prix. Chaque intervenant se voit ainsi contraint à atteindre une taille critique pour sortir son épingle du jeu. Les réseaux développés en franchise n'échappent pas à la règle. Les partenariats s’enchaînent avec de gros opérateurs privés, voire des fonds d'investissement. Ces derniers sont clairement attirés par la croissance du marché et la récurrence des revenus générés par les établissements créés. Ceci étant, comme le souligne Xerfi, « les performances financières diffèrent sensiblement selon le type de structures (crèches de personnel ou micro-crèches), leur taille et leur localisation ». Et de l'avis des experts de Xerfi, les écarts de rentabilité pourraient encore « s’amplifier en cas de changement de la politique de la CAF, notamment avec la diminution des aides publiques versées aux établissements. »
Les pistes de développement de la filière crèche privée
Face à la concurrence accrue, différentes pistes peuvent permettre selon Xerfi de faire la différence. Parmi ces pistes, l'on peut citer notamment « les efforts des gestionnaires pour doper le revenu par place grâce, entre autres, à des forfaits comprenant la fourniture de couches ou de repas, le choix de pédagogies innovantes ou encore une démarche écologique, les moteurs de croissance ne manquent pas. » L'extension des maillages des réseaux est aussi à ne pas négliger, tout comme l'expansion à l'international où les offres semblent encore assez peu structurées. D’autres gestionnaires font aussi le choix d'élargir leur offre aux services à la personne : babysitting, aide aux devoirs, ménage, voire prise en charge des seniors via des partenariats.
