Franchise contrôle technique : quelles alternatives en franchise ?
Une concurrence de plus en plus rude
Alors que les réglementations se durcissent pour les automobilistes français, la création d'un centre de contrôle technique reste une bonne idée. Attention toutefois : la concurrence est rude et le marché est plutôt en stagnation.
Avec quelque 6.347 centres en activité en France, le marché du contrôle technique n'est pas loin d'être saturé. Ceci étant, les renforcements récents des contrôles pourraient changer la donne. En effet, depuis le 20 mai dernier, le contrôle technique de base a été renforcé. Désormais 342 défaillances sont soumises à contre-visite (contre 203 auparavant), auxquelles s'ajoutent 127 défaillances critiques qui immobilisent le véhicule le jour même. Ce durcissement de la législation allonge la durée du contrôle technique, ce qui raccourcit d'autant le nombre de véhicules par jour. En contrepartie, les prix augmentent sensiblement (de 15 à 20% selon les enseignes). L'un dans l'autre, chaque centre s'y retrouve donc, mais logiquement, chaque centre pourra accueillir moins de clients par jour. Selon les données de l'Anfa en 2016, plus de 4.000 contrôles étaient réalisés par installation, soit environ 1.600 contrôles techniques par contrôleur et par an (environ 7 contrôles techniques par jour travaillé pour chaque contrôleur agréé). Demain aussi, chaque centre pourrait voir son nombre de contrôles diminuer du fait de la baisse des ventes de véhicules neufs à N-4 et à la mise au rebut des véhicules trop anciens qui ne satisfont plus aux exigences du nouveau contrôle technique. A l'inverse, de belles opportunités de croissance pourraient venir s'ajouter à terme avec le projet d’instauration du contrôle technique pour les deux roues (prévue pour octobre 2017 mais reportée).
Un marché dominé par des grands groupes
Le marché du contrôle technique est dominé par les grands groupes qui développent leurs marques nationales sous forme de licence de marque de partenariat, de franchise ou d’affiliation. Deux grands types de groupes sont sur le marché : les réseaux de franchise et les réseaux coopératifs d'indépendants.
Les 4 principaux réseaux privés nationaux sont :
- SGS avec les enseignes Securitest et Auto Sécurité qui comptent un peu plus de 1 900 centres ;
- Dekra avec les enseignes Dekra, Norisko et Autocontrol qui comptent un peu plus de 1 500 centres ;
- Tüv Rheinland Group avec les enseignes Autosur et Technosur qui rassemblent environ 900 centres ;
- Sakar avec son enseigne Autovision qui rassemble environ 1 000 centres.
A ces grands réseaux s'ajoutent trois groupements coopératifs nationaux d’indépendants que sont A-3S (Auto Securitas), Auto’Nome et Auto Bilan System. L'ensemble de ces groupes pèsent pour un peu plus de 80% du total des centres de contrôle technique de France, le reste étant détenu par des indépendants sans enseigne. Une centaine de centres en France sont également détenus par des enseignes généralistes de l'automobile (Delko, Feu Vert, Midas, Norauto, Point S) qui proposent en complément de leurs activités des prestations de contrôle technique dès lors qu'il est nécessaire d'assurer une meilleure couverture géographique et de répondre aux besoins des usagers.
Ouvrir un centre de contrôle
Sécurité oblige, l'activité des centres de contrôle technique est très réglementée. Chaque centre doit ainsi être agréé par l'Etat avant d'accueillir ses premiers clients. Cet agrément est valable 10 ans lorsque l'activité est développée en réseau, et illimitée lorsque l'activité n'est pas rattachée à un réseau. L'obtention de l'agrément est subordonnée à deux impératifs : le suivi d'une formation spécifique dispensée par l'Etat et l'utilisation d'un local conforme aux exigences de la réglementation.
Une formation spécifique : aux 200 heures de la formation initiale s'ajoutent 14 heures pour le contrôle des installations au gaz, et 35 heures pour se former à devenir exploitant d'un centre de contrôle technique. S'ajoutent selon les cas une formation au contrôle des véhicules électriques et hybrides et une formation pour le contrôle des poids lourds. La formation initiale de contrôleur est ouverte aux personnes justifiant soit :
- d'un BAC PRO, un BTS ou un DUT dans une discipline de l'automobile ou l'un des secteurs de l'industrie automobile, de la mécanique, de la productique, de l'automatisme électronique, de l'électromécanique ou de la maintenance aéronautique ;
- d'un CAP ou un BEP dans le domaine de la mécanique automobile, la carrosserie, la tôlerie, l'électricité automobile, avec au moins 24 mois d'expérience effective dans la réparation ou la maintenance automobile ;
- d'une expérience d'au moins 5 ans dans la réparation automobile (mécanique automobile, carrosserie, tôlerie, électricité automobile).
Un local d'exploitation conforme : il doit répondre aux exigences de la réglementation (Arrêté Ministériel du 18 juin 1991 modifié) et notamment être couvert, être accessible aux véhicules d'une hauteur de 3 mètres, d'une longueur de 7 mètres et d'une largeur de 2,50 mètres. Pour les installations en demande de premier agrément, l'ensemble de la zone de contrôle doit respecter a minima une longueur de 7 mètres par poste de contrôle, une largeur de 4,10 mètres et une hauteur disponible de 5 mètres minimum entre le sol (ou le fond de fosse semi-enterrée) et le plafond au niveau du pont élévateur. Le local d'exploitation doit au minimum être équipé d'un dispositif de contrôle du réglage des feux d'éclairage, d'un dispositif de contrôle de la pression de gonflage des pneumatiques, de dispositifs pour le contrôle du freinage et la pesée, d'un appareil de contrôle de la symétrie de la suspension à mise en œuvre électromécanique, d'un dispositif pour le contrôle des angles de braquage ou dispositif de contrôle du roulement (plaques de ripage), de dispositifs de mesure des émissions polluantes et de matériels auxiliaires (levage, fosse/pont élévateur, outillage gaz, contrôleur d’usure des pneumatiques).
Contrôle technique, l'atout de la franchise
La création d'un centre de contrôle technique étant fortement réglementée, le choix d'être accompagné par un réseau facilite l'installation. Chaque réseau doit assurer auprès de ses centres partenaires :
- l’assistance à l’agrément du centre (conseils techniques, audit initial, dossier de demande d’agrément, etc.) ;
- la fourniture du logiciel de contrôle (saisie des informations, impression des PV de contrôle et transmission des données à l’Organisme Technique Central), du système qualité centre et de la documentation technique ;
- l’assistance technique des contrôleurs, ainsi que le maintien de qualification annuel des contrôleurs (formation obligatoire).
Le franchiseur s'engage également à assurer la surveillance des centres de contrôle et des contrôleurs via un audit annuel, le traitement des statistiques de contrôle, le traitement des réclamations des usagers suite aux problèmes rencontrés au cours du contrôle technique.