Devenir franchisé : financer sa création d'entreprise avec le prêt participatif
Le crowdfunding permet aux créateurs d'entreprise de financer tout ou partie de leur projet
Droits d’entrée, travaux, recrutements… Pour lancer son activité, un candidat à la franchise est confronté à de nombreux besoins. S’ils ne sont pas toujours financés par les banques, des solutions existent. C’est notamment le cas du prêt participatif.
Un apport personnel trop faible pour accéder à l’emprunt bancaire ? La nature même des besoins de financement qui conduisent à un refus de la banque ? Face à un manque d’accès au crédit, de nombreux candidats à la franchise pourtant motivés doivent renoncer à leur projet de création d’entreprise.
Depuis la fin du monopole sur les prêts rémunérés en 2014, les plateformes de collecte en ligne ont fleuri. Une nouvelle opportunité de financement s’offre alors aux entreprises. Désormais, elles peuvent emprunter de 10 000 à 8 millions d’euros directement auprès des particuliers. Les analystes financiers des sites web sélectionnent les projets avant de proposer aux particuliers de prêter. Une fois la collecte terminée, le dirigeant rembourse chaque mois une partie du capital et des intérêts (déterminés en fonction du niveau de risque) sur une période prédéfinie.
De nombreux futurs franchisés, issus de différentes enseignes, ont d’ailleurs opté pour cette option : Yogurt Factory, Fresh Burritos, Bistro Confluence, SwimCenter, Pizza Hut, 5àSec…
Une cohérence entre profil et apport personnel
Sans caution ni garantie, le prêt participatif se révèle particulièrement adapté à certains besoins d’un futur franchisé : le BFR de démarrage pour l’achat des premiers stocks ou le versement des premiers salaires, le financement des besoins dits immatériels comme des embauches, travaux, une campagne marketing... Ces besoins ne sont généralement pas couverts par les banques car ils ne présentent pas de garantie en soi. Avec le crowdfunding, ce sont les particuliers qui supportent 100 % du risque.
Emprunter auprès d’une banque est également conditionné par un apport personnel important, quel que soit le profil de l’emprunteur : généralement 30 % du crédit. Au contraire, les plateformes s’attachent en priorité à la cohérence entre le candidat et le capital qu’il peut engager. Un salarié du réseau âgé d’une vingtaine d’années qui souhaite ouvrir son propre établissement est un candidat de choix pour le franchiseur : il connaît déjà l’enseigne et partage ses valeurs. Assez naturellement, il aura très peu d’apport.
Un nouveau champ des possibles s’ouvrent donc pour les candidats à la franchise, notamment les plus jeunes. Une collecte de crowdfunding permettant de compléter cet apport peut en effet se transformer en tremplin vers l’emprunt bancaire !
Communiquer et se démarquer dans le réseau
Pour un franchisé qui se lance, collecter des fonds auprès de centaines de particuliers permet également de faire connaître son futur établissement. Si l’enseigne lui permet de bénéficier de la marque et des campagnes de publicité nationale, l’impact dépend largement de sa notoriété. Toute communication reste bonne à prendre. Une vraie communauté se rassemble autour du projet de l’entrepreneur. Engagés financièrement, les investisseurs auront naturellement envie que l’entreprise se pérennise, de devenir clients ou d’en parler autour d’eux.
Réaliser une campagne de prêt participatif constitue une manière singulière de faire parler de ses projets et pourquoi pas, d’intéresser la presse locale ou spécialisée. En tant que franchisé, vous pourriez également inspirer d’autres membres du réseau et montrer au franchiseur que vous êtes source d’innovation. Il pourrait proposer cette solution clé en main à de futurs candidats. Les jolies candidatures refusées pour des questions de financement ne seraient alors plus qu’un mauvais souvenir !
Elisabeth Crupi (LENDOPOLIS)