Rallye Dakar 2019, départ le 6 janvier !
Le Rallye Dakar, son histoire et ses rapports avec le marché de l'automobile
Entre le 6 et le 17 janvier 2019 aura lieu la plus grande course du monde, le Rallye Dakar. Si le terme Dakar rappelle les origines africaines de l’évènement, c’est désormais vers l’Amérique du Sud qu’il faut s’envoler pour encourager les participants. À l’occasion de cette 41e édition, revenons sur l’histoire du rallye et sur les chiffres du marché de la construction auto et moto.
L’histoire du Rallye Dakar, de l’Afrique à l’Amérique du Sud
Des déserts africains aux rudes paysages de l’Altiplano bolivien, l’histoire du Rallye Dakar s’écrit entre mythes et critiques. Si la course a su séduire le public comme les pilotes, la légende a parfois été ébranlée par les accidents qui l’ont émaillée et le lourd bilan humain et écologique qu’elle occasionne.
Le Paris-Dakar : « Un défi pour ceux qui partent. Du rêve pour ceux qui restent »
C’est en ces termes que s’exprimait Thierry Sabine, le fondateur du Paris-Dakar, lorsqu’il décida de créer l’une des courses les plus mythiques du monde. Après s’être perdu trois jours durant dans le désert de Lybie au cours du rallye Abidjan-Nice, Sabine est sauvé par les secours en avion et se prend à rêver d’un rallye exigeant qui traverserait l’Afrique. Pour assurer plus de notoriété à l’évènement, il choisit Paris comme ville de départ, Dakar comme point d’arrivée et imagine un parcours de 10 000 kilomètres entre la France, l’Algérie, le Niger, le Mali et le Sénégal. Le Rallye Dakar est né.
182 participants s’élancent du Trocadéro vers la capitale du Sénégal le 26 décembre 1978. Cyril Neveu est le premier à s’inscrire au palmarès de la course, au guidon d’une Yamaha 500 XT. Le public est conquis, fasciné par ces aventuriers ordinaires, qui côtoient sur les pistes des célébrités comme Claude Brasseur, Johnny Hallyday, Albert de Monaco ou encore Hubert Auriol. En 1983, la caravane de pilotes se retrouve plongée dans une tempête de sable interminable, qui mettra à mal l’orientation de près de 40 pilotes, et qui inscrira définitivement le Rallye Dakar dans la légende.
1986, l’année noire du Paris-Dakar
Impossible d’évoquer l’histoire du Paris-Dakar sans revenir sur l’une de ses dates les plus tragiques. L’édition de 1986, qui se tient du 1er au 22 janvier, est en effet marquée par un terrible accident d’hélicoptère qui coûtera la vie au pilote suisse François-Xavier Bagnoud, à Nathalie Odent, à Daniel Balavoine et au créateur de la course, Thierry Sabine. Le parcours, l’un des plus difficiles de l’histoire du rallye Dakar, occasionnera également le décès d’un pilote japonais, des chutes, des blessures et des abandons. C’est le début d’une série d’évènements qui viendront perturber le déroulé de la course et qui entraîneront sa délocalisation vers le continent sud-américain.
2009 : l’arrivée du Rallye Dakar en Amérique du Sud
Les controverses sur les bilans humain et écologique du Rallye, les risques terroristes et la polémique autour de la pertinence d’organiser une telle course sur un continent marqué par la pauvreté, auront finalement raison du Paris-Dakar tel qu’on le connaissait. L’aventure se poursuivra donc en Amérique du Sud dès 2009, comme l’annonce Amaury Sport Organisation, l’organisateur du rallye. Le premier parcours se déroule entre l’Argentine et le Chili, avec départ et arrivée à Buenos Aires et connaît un succès populaire exceptionnel dans ces deux pays. La course devient plus difficile les années suivantes, avec des étapes en Bolivie qui culminent à plus de 4 000 mètres d’altitude. Du 6 au 19 janvier 2019, le Rallye Dakar se tiendra sur les routes péruviennes exclusivement, entre Lima, Pisco, San Juan de Marcona, Arequipa, Moquegua et Tacna. 534 pilotes et copilotes se disputeront le titre.
L’économie des secteurs auto et moto
Amaury Sport Organisation refuse de communiquer sur les chiffres du Rallye-Dakar, pour ne pas laisser place à des interprétations erronées, mais l’évènement est rentable, tant pour l’organisateur que pour les pays qui l’accueillent. Les secteurs de la construction auto et moto eux aussi, affichent une bonne vitalité économique.
Les chiffres du Rallye Dakar
Lors de l’édition du 6 au 17 janvier 2019, ce sont 534 participants issus de 61 pays différents qui se presseront sur la ligne de départ. 167 d’entre eux se trouveront au guidon de motos ou de quads, 126 au volant d’une voiture et 41 d’un camion. Cette année, 17 femmes prendront part au rallye Dakar, le chiffre le plus important depuis l’arrivée de la course en Amérique du Sud, et deux équipages seront même 100% féminins.
La popularité du Rallye Dakar se mesure également à la télé, sur les réseaux sociaux et sur Internet. La course fait l’objet de 1 200 heures de diffusion sur le petit écran, avec 70 chaînes qui retransmettent les épreuves dans 190 pays.
En 2018, 2 millions de fans ont suivi le Rallye Dakar sur Facebook, soit une hausse de 17% par rapport à l’année précédente, 402 000 sur Twitter, 481 000 sur Instagram (en progression de 71% par rapport à 2017) et 171 000 personnes étaient abonnées sur la chaîne Youtube de l’évènement, une hausse de 54% en un an.
Sur la toile, le succès est tout aussi grand, avec 11.4 millions de visiteurs sur le site dakar.com, 6.7 millions qui s’intéressent au suivi live de la course et 55.7 milions de visionnages sur les plateformes officielles, un nombre qui bondit de 130% depuis 2017.
C’est ainsi que les partenaires se pressent pour apparaître aux côtés du Rallye Dakar, avec des grands noms comme Motul, Fox Sports, BF Goodrich, Iveco ou encore Honda.
La construction automobile : un secteur résilient à l’excellente santé économique
Le dieselgate, qui a impliqué le constructeur Volkswagen, n’aura pas réussi à diminuer les performances d’un marché dynamique qui devrait approcher la vente de 100 millions de véhicules en 2019 (le double par rapport à 1990). Le gâteau se partage entre la Chine, qui pèse près de 30% des ventes mondiales et les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Allemagne, qui concentrent 6 ventes sur 10. Le marché européen affiche une hausse de 2.7% sur le premier trimestre de 2018. Les seize grands groupes automobiles qui officient sur le territoire de l’Union ont ainsi pu enregistrer un bénéfice record de quelque 94 milliards d’euro.
Toyota décroche la première place en termes d’unités vendues, suivi par Volkswagen, Daimler et BMW. Les constructeurs français Renault et PSA se classent respectivement à la 8ème et à la 9ème place et Mitsubishi arrive en queue de peloton. PSA témoigne d’une excellente vitalité, avec un bénéfice de 1.9 milliard d’euros en 2017, en progression de 11.5% par rapport à l’année précédente. Une belle revanche, pour un groupe considéré comme moribond il y a à peine 5 ans.
La construction moto : un marché en hausse globale
Les chiffres de vente des motos sont communiqués chaque mois et en novembre 2018, le marché des plus de 50 cc affichait une progression de 4.3% par rapport à novembre 2017. Un bilan positif, qui ne reflète pas les nuances du segment, puisque si la vente de gros cubes révèle une hausse de 8.9%, celle de 125 cc recule en revanche de 3.9%.
Si Yamaha, l’une des marques qui s’est le plus illustrée dans le Rallye Dakar, est sans conteste celle qui connaît le plus beau développement, avec une progression de 6.4% en 2018, d’autres comme Ducati peinent à suivre, avec un recul de 7.3% de leurs ventes. BMW avait connu une belle embellie en 2017, mais les chiffres ne se confirment pas cette année : la marque est en effet en baisse de 4.2%. Il faut aller chercher du côté de KTM pour expliquer cette diminution, cet acteur ayant su prendre des parts du marché avec une gamme de routières de plus en plus étoffée.
Pour confirmer cette belle santé des constructeurs, il est fort à parier que comme l’année précédente, les ventes d’autos et de motos augmenteront en février, après le Rallye Dakar.