Deux profils de cédants, deux approches de la cession-transmission
Les idées reçues.... à oublier !
Fort du comptage fin réalisé en amont, BPCE L'Observatoire tire des conclusions sur la cession-transmission qui vont bien au-delà des idées reçues.
Ainsi, la cession-transmission « n’est pas, principalement, une opération de vente ou de transfert à titre gratuit d’une entreprise à l’occasion de la fin d’activité professionnelle de son dirigeant-propriétaire ». Cette conclusion implique clairement que l'opération de cession n'est pas spécialement liée à l'âge du dirigeant : 58% des opérations interviennent ainsi avant 55 ans.
Le fait que les entreprises soient de plus en plus à structure complexe explique en partie ce paradoxe. Et de fait, selon BPCE L'Observatoire, la fréquence de la cession varie moins avec l’âge du dirigeant qu’avec la taille de l’entité. « Certes, pour une taille donnée, le pourcentage d’opérations s’accroît aux âges les plus avancés mais la fréquence des opérations est par exemple plus élevée chez les dirigeants d’une société de 100 à 250 salariés et âgés de 45-49 ans que chez les dirigeants âgés de plus de 60 ans d’une entreprise de taille immédiatement inférieure. »
Et les dirigeants de filiales ou holding n'ont assurément pas le même profil que les dirigeants d'une petite PME indépendante.
Du coup, selon les observations de BPCE L'Observatoire, la cession-transmission s'opère globalement dans 3 circonstances qui peuvent se superposer : le passage de témoin en vue de la retraite, la vente en vue d'une réorientation en cours de vie active ou d’une valorisation du capital professionnel et, enfin, des opérations « techniques », telles la création d’un holding ou l’ajustement du portefeuille d’activités.
L'ensemble est encore complexifié par la coexistante au sein des contingents de dirigeants propriétaires de deux générations distinctes qui ont des profils de cession très distincts.
D'une part BPCE L'Observatoire répertorie la génération des sexagénaires qui sont « plus fréquemment des « techniciens » créateurs de leur entreprise et très attachés à sa pérennité » et d'autre part la génération des trentenaires et des quadragénaires qui sont « plus souvent des repreneurs et des managers dont le patrimoine privé est peu développé ».
Les premiers s'inscrivent dans l'idée d'une cession pour que l'entreprise soit pérennisée et poursuive sa vie active. Les seconds apparaissent davantage sensibles « aux opportunités financières et aux possibilités de rebond qu’offre une cession totale ou une réallocation des activités du groupe ». Les quinquagénaires selon BPCE L'Observatoire « sont à mi-chemin entre ces deux générations mais ils ne se voient pas au seuil de la retraite et, sous bien des aspects, la césure dans la préoccupation pour la cession-transmission s’opère désormais plutôt après 55 ans qu’à 50 ans ».
Lorsque le dirigeant gagne en âge, la stratégie de l'entreprise devient souvent prudente et sécurisée avant cession. « Les PME dont le dirigeant est âgé adoptent en général un comportement de consolidation des fonds propres privilégiant la viabilité à la croissance » précise les auteurs de l'étude BPCE l'Observatoire. Cela a pour conséquence une moindre performance économique de l'entreprise mais les dirigeants âgés préfèrent cette stratégie de repli pour mieux sécuriser les revenus d’activité nécessaires à la mise en œuvre de leurs stratégie patrimoniale privée nettement plus active après 55 ans.
Sommaire du dossier
- Introduction
- 12 315 cessions-transmissions en 2010
- Quelles entreprises cédées ?
- Deux profils de cédants, deux approches de la cession-transmission
- La cession-transmission, avant tout une question de confiance
- Regards croisés sur les intentions de cession et les opérations effectives
Dominique André-Chaigneau, Rédaction TOUTE-LA-FRANCHISE©