De nombreuses réactions sur le projet ALUR
Le projet de loi ALUR tout juste dévoilé, de nombreuses réactions positives et négatives fusent de toutes parts dans la presse et à la radio.
Le projet de loi « pour l’accès au logement et un urbanisme rénové » (ALUR) porte en lui des pommes de discorde au sein de la profession d'agent immobilier puisqu'il vient bousculer les habitudes et surtout, qu'il redonne l'avantage aux consommateurs !
Le projet de loi ALUR tout juste dévoilé, de nombreuses réactions positives et négatives fusent de toutes parts dans la presse et à la radio.
Concernant le projet dans son ensemble : «Les investisseurs sont dégoûtés, écœurés, c'est ce que ce gouvernement réussit à faire en parlant réquisition, blocage des loyers, transfert des honoraires» fustige Jean Perrin, président de l'Union nationale de la propriété immobilière, au micro d'Europe 1 le jeudi 13 juin, qui ajoutait : « Je dis que c’est une loi anti-logement. Il suffit de regarder les statistiques : si Madame Duflot voulait pour une fois être moins doctrinaire et plus objective... Je vous l’annonce à vous et vos auditeurs : cette année en 2013, il n’y aura que 250.000 logements construits en France, ce sera l’année la plus faible en constructions depuis la guerre ! »
La veille, mercredi, toujours sur les ondes d'Europe 1, Laurent Vimont, président de Century 21, regrettait que la profession soit mise à l'index : « Je ne nie pas qu'il n'y ait pas d'abus mais je ne pense pas que ça résolve réellement le problème du logement en France ».
De leur côté, la Fnaim (syndics et agences immobilières), l'Union des syndicats de l'immobilier (Unis) et Plurience (association regroupant de grandes sociétés immobilières et les principaux réseaux d'agents immobiliers) dans une lettre ouverte au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, estiment que de telles mesures iront « à l'encontre des intérêts des locataires, des bailleurs et des copropriétaires » et « bouleverseront le modèle économique de la profession ainsi que l'emploi dans (leurs) entreprises ».
Dans le Parisien, les professionnels de l'immobilier estiment que la perte de chiffre d'affaires évaluée à 400 millions d'euros, sera accompagnée d'une baisse de 80 millions d'euros de la TVA collectée et la suppression de 10.000 emplois d'agents de location.
Concernant le plafonnement des honoraires d'agences : « Il s'agit d'une mesure qui améliorera la transparence (...) et qui mettra fin à de nombreux abus et désagréments », selon l'association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV). « Si notre travail n'est plus payé que par les bailleurs, on va les faire sortir du marché », selon Frédéric Monssu, directeur général de Guy Hoquet. « Nous permettons au locataire d'avoir le choix, d'être assuré que le bailleur est réellement propriétaire du bien, que le logement correspond bien aux normes légales en matière de location... Toute prestation mérite rémunération», selon Bernard Cadeau, président du réseau Orpi.
Pour Manuel Domergue, porte-parole du collectif Jeudi Noir qui lutte pour les mal-logés interviewé par Métronews « tout cela va dans le bon sens mais ne crions pas victoire trop vite. Ce n'est qu'un avant-projet de loi. Le risque, c'est qu'il soit détricoté au Parlement sous la pression du lobby des agents immobiliers, qui va être puisant et qui a déjà commencé. »
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Dominique André-Chaigneau, Toute La Franchise ©