La Champagne-Ardenne affiche une croissance deux fois plus faible qu'en France métropolitaine, en raison de la dominance de ses activités industrielles et agricoles.

Selon l'Insee, « en Champagne-Ardenne, depuis le début des années 90, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,7 % par an, un rythme deux fois plus faible qu’en France métropolitaine (+ 1,5 %). » Cette moindre performance est due essentiellement à ses spécificités économiques. « L’importance des activités industrielles et agricoles dans l’économie régionale, près du double du niveau national en 2011, pèse sur la croissance. » En période de crise ou d’infléchissement, la dynamique économique régionale est fragilisée.

Les épisodes récessifs de 1993 et 2008-2009, ont eu des effets plus prononcés en Champagne-Ardenne :− 2,4% contre respectivement −0,7% en France métropolitaine et −1,1% en France de province en 1993, et −3,2% par an en moyenne entre 2008 et 2010. « La région est celle qui a connu la plus forte baisse de PIB entre 2008 et 2010. La croissance n’a redémarré qu’en 2011 et, bien que dynamique (+6,2%), elle n’a pas permis de retrouver, cette année-là, le niveau de PIB d’avant crise. »

Plus sensible aux retournements conjoncturels, l’évolution du PIB est également « plus volatile en raison du poids des activités agricoles et agroalimentaires, dont la production peut fluctuer fortement d’une année sur l’autre. » Ces spécificités font que la Champagne-Ardenne se situe au 19^ème rang des régions en termes de croissance du PIB, dans la lignée des régions situées dans le quart nord-est du pays (Lorraine, Picardie, Alsace), au centre (Centre, Limousin, Auvergne) et au centre-est (Bourgogne, Franche-Comté).

L'industrie et l'agriculture pèsent sur la croissance

4^ème région industrielle spécialisée dans la métallurgie, l'économie en Champagne-Ardenne est très dépendante de l’industrie automobile. « L’industrie manufacturière hors industries agroalimentaires (IAA), représente 10,6 % de la valeur ajoutée totale en 2011, soit 2,1 points de plus qu’en France métropolitaine et 0,6 point de plus qu’en France de province. » De plus, Champagne-Ardenne reste très fortement agricole (première région agricole de France) : « l’agriculture, fortement orientée vers les productions végétales dont la vigne, représente 10,6 % de l’activité économique régionale, plus de quatre fois son poids au niveau national. »

Par ricochet, les industries agroalimentaires, portées par la filière du champagne, sont également plus développées (4,5% contre 2,3% en France métropolitaine et 1,8% en France de province). A noter toutefois, malgré une croissance économique en berne, le PIB par habitant en Champagne-Ardenne, qui s’établit à 27.520 € en 2011, est le 5^ème plus élevé des régions de France.

Une démographie peu dynamique

Outre le poids imposant de l'industrie et de l'agriculture, Champagne-Ardenne est handicapée par sa démographie peu favorable. De fait, depuis 1982, le nombre d'habitants diminue légèrement. Ceci étant, la démographie ici est à deux vitesses. « Les départements de l'Aube et de la Marne qui bénéficient de l'influence des grandes aires urbaines francilienne, troyenne et rémoise gagnent des habitants, tandis que les Ardennes et la Haute-Marne en perdent. »

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