En Picardie, une croissance faible depuis 1999
17ème partie du dossier consacré à la croissance régionale
A l'image des régions du Nord-Est de la France, la Picardie a bien du mal à créer de la richesse en raison notamment d'un déficit de croissance démographique, mais aussi d'un tissu productif peu attractif.
En 2011, avec un produit intérieur brut (PIB) 44,8 milliards d'euros, contribuant pour 2,3% à la création de richesse en France métropolitaine, soit 0,4 point de moins qu'en 1990, le dynamisme économique reste faible en Picardie. « Ce décalage résulte d'un moindre dynamisme économique de la région par rapport à l'ensemble du pays, notamment depuis 1999 » précise l'Insee, mais aussi d'une moindre croissance démographique.
De 1991 à 2011, la moyenne de la croissance annuelle du PIB de la Picardie s'élève à 0,7% en volume, deux fois moins que la moyenne des régions de province (1,4%), elle-même de 0,2 point en dessous de la France. Ce niveau place la Picardie à l'avant dernière place devant le Limousin et derrière la Lorraine. La Picardie se caractérise par son décrochage à partir de 1999 et la faiblesse de la croissance en 2010-2011.
20 ans de croissance picarde
Au cours des vingt dernières années, la croissance de l'économie picarde a connu des hauts mais aussi et surtout beaucoup de bas. Ainsi, lors de la récession de 1993, alors que le PIB national baissait de 0,6%, le PIB de la Picardie baissait de 1,1%, soit à un niveau identique de la moyenne des régions de province. De 1994 à 2007, alors que l'économie française retrouvai son dynamisme, la croissance de l'économie en Picardie avait du mal à tirer son épingle du jeu affichant en moyenne une croissance de 1,3%, « ce qui la place au dernier rang des régions ».
Si globalement de 1994 à 1998, la croissance picarde se maintient au niveau de la province, à partir de 1999 et jusqu'en 2007, l'économie régionale décroche du niveau national. « La Picardie se retrouve au dernier rang des régions avec la Champagne-Ardenne : la croissance annuelle moyenne est de 1% contre 2,2% pour la France. » Cette situation est essentiellement due au ralentissement de l'activité industrielle, « sa contribution à la croissance décroît, passant de +0,5 point en début de période à -0,5 point en fin de période. »
Dans le même temps, la croissance des autres activités économiques, hormis les services aux entreprises, est plus faible qu'en moyenne nationale. « Ce moindre dynamisme est à rapprocher de la croissance démographique moins soutenue en Picardie qu'en France. » La seconde récession de la période (2008-2011) achève de plomber l'économie picarde. La région enregistre ainsi une baisse de près de 3% du PIB deux années consécutives. En 2010 et 2011, l'économie régionale renoue avec une croissance modérée de moins de 0,5%. « Même si, sa valeur a retrouvé en 2011 son niveau de 2007, corrigé de l'inflation, le PIB picard n'a pas renoué avec son rythme de croissance d'avant la crise, contrairement à la France. »
L'industrie s'étiole, les services marchands progressent timidement
En 20 ans, la part de l'industrie de la région Picardie est passée de 30 en 1990 à 18% en 2011 de la valeur ajoutée régionale. « Cette diminution a été continue sur la période même si elle s'est un peu ralentie depuis 2006. » Si une partie de cette valeur ajoutée a été transférée sur les activités de services, et que les services marchands gagnent 7 points dans la valeur ajoutée régionale passant de 22 à 29%, « l'écart avec la France demeure de 9 points sur l'ensemble de la période ».
Dans le même temps, les activités de commerce-transport-hébergement-restauration stagnent autour de 18% (19% en France) tandis que la construction, elle se stabilise depuis 2008 autour de 6,5%. Fort heureusement pour la région, la part des services principalement non marchands, de l'administration-enseignement-santé-social, a compensé aussi la place laissée par l'industrie.
Leur part dans l'économie régionale est passée de 18% en 1990 à 26% en 2011 contre 19% à 22% en moyenne nationale. « Même si leur valeur ajoutée ne progresse pas plus qu'en France, la création de richesses de ces emplois publics a permis à l'écart de croissance entre le PIB picard et le PIB national de ne pas se creuser davantage sur la période 1999-2011. »
Le moindre dynamisme démographique ne favorise pas la croissance
De 1993 à 2007, la population picarde a augmenté de 0,3% en moyenne annuelle, soit moitié moins qu'en France métropolitaine. « Le faible dynamisme démographique de la Picardie pourrait ainsi contribuer pour moitié à l'écart de croissance économique entre la région et la France. »
En terme de de PIB par habitant, qui rapporte la richesse produite dans la région au nombre d'habitants, il s'élève à 22 900 euros en 2011 en Picardie, contre 30.200 euros en France ou 25.700 euros pour la moyenne des régions de province. La Picardie arrive ainsi au 21e rang devant le Limousin. « Sa faiblesse s'explique par le déficit d'emplois disponibles dans la région au regard de la population active. »
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