Si entre 1993 et 2007, le Languedoc-Roussillon a largement profité de la dynamique démographique, l'économie après avoir résisté jusqu’en 2009, reste atone jusqu’à 2011 et décroche jusqu’à l’automne 2013.

Si le Languedoc-Roussillon a connu une forte croissance de son PIB de 1993 à 2007 et une réduction du taux de chômage, ce rattrapage est essentiellement du à l'explosion de sa démographie. Cette forte poussée démographique a contribué à soutenir les activités présentielles (services), les activités tertiaires et la construction. Malgré le rattrapage du PIB régional, la région Languedoc-Roussillon « produit un PIB par habitant très en dessous de la moyenne nationale, avec 23 600 euros de PIB par habitant en 2008, soit 11% de moins que la moyenne de province et la 18^ème position sur les 21 régions de province. Ce classement est équivalent à celui observé en 1990 et l’écart relatif est aussi le même. La richesse produite dans la région par habitant est inférieure de 3.000 euros à la moyenne de province. »

Clairement, le Languedoc-Roussillon inscrit sa croissance dans une logique en trompe l'œil. Ce qui explique en grande partie qu'après une période de rattrapage, la région soit restée dans l'inertie positive jusqu’en 2009, puis ai accusé le contre-coup de la crise en décalage en affichant un PIB et un chômage atones au moment des premiers rebonds jusqu’à mi-2011, avant de décrocher jusqu’à l’automne 2013.

Un rééquilibrage insuffisant

« A partir de 2008, l’économie présentielle, toujours tirée par la croissance démographique, a dans un premier temps soutenu l’activité régionale » explique l'Insee. « Le tourisme et les financements publics ont contribué positivement à la croissance du PIB en 2008 et 2009. Mais l’économie régionale s’essouffle en 2010 et en 2011, ne bénéficiant pas des quelques signes de reprise de la demande mondiale adressée à la France ». Entre 2008 et 2011, la population active de la région a progressé à un rythme annuel de + 1,1% alors que le nombre d’emplois total augmentait de + 0,3%. « Cette faiblesse du taux d’emploi, comparée aux autres régions de province, est due à un déficit d’emplois productifs » poursuit l'Insee.

Déjà fortement dotée en emplois présentiels, le Languedoc-Roussillon n'a aujourd'hui plus de marge de progression. « En effet, tout au long de la période, le Languedoc-Roussillon a présenté un nombre d’emplois présentiels rapporté à cent habitants légèrement supérieur à celui de la France de province. (…) Le Languedoc-Roussillon n’a donc pas bénéficié d’une forte marge de progression sur le présentiel alors que, dans le même temps, l’emploi industriel décroissait. » Globalement, l'Insee estime qu'il faudrait ajouter 10% à l'emploi régional « pour ramener le taux d’emploi du Languedoc-Roussillon au taux d’emploi de province ». Dans les prochaines années, l'Insee anticipe avec le vieillissement de la population une baisse d'attractivité pour l'ensemble de la région.

Depuis 30 ans, selon l'Insee, le dynamisme démographique du Languedoc-Roussillon profite particulièrement à la frange littorale de la région. « Sur une période plus récente, les zones longeant les autoroutes A75 et A750 ont également connu un essor important de leur population. Ces nouvelles infrastructures routières ayant permis aux communes qui les bordent d’améliorer l’accès aux principaux bassins d’emploi, comme Montpellier et dans une moindre mesure Béziers, Sète, Agde et Pézenas. »

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