La croissance en Auvergne peine à se remettre de la crise de 2008
3ème partie du dossier consacré à la croissance régionale
La croissance économique en Auvergne connait un lent déclin depuis 1990. Ce « déficit de croissance » est lié selon l'Insee, aux évolutions de population et d'emploi. Il s'explique, en partie, par la structure productive auvergnate, moins tournée vers les services marchands.
Depuis 20 ans, l'Auvergne connait un lent décrochage de sa croissance. Et si hormis les deux périodes de crise de 1993 et 2008-2009, le volume du PIB régional n'a cessé de progresser, « en période de crise comme en phase de croissance, l'économie auvergnate a toujours moins bien réagi que les autres régions de province dans leur ensemble. »
Durant la période 1990-2011, le PIB auvergnat en volume augmente ainsi à un rythme légèrement inférieur à 0,8% par an en moyenne, « soit presque deux fois moindre que la moyenne de province ». Ce lent déclin est le reflet de l'évolution démographique et de l'emploi. La croissance annuelle de la population de 0,15% sur la période 1993-2011, conjuguée à un rythme de progression des créations d'emploi très bas (0,4% par an en moyenne dont moins de 1% par an dans le tertiaire vs +1,4% en province) expliquent la lente érosion de l'activité. Et la crise de 2008-2009 n'a évidemment rien arrangé.
Avec l'arrivée de la crise, entre 2007 et 2011, le PIB auvergnat recule en moyenne de 1,4% par an en volume alors que le PIB de province résiste mieux (− 0,5%). « L'Auvergne fait ainsi partie de la dizaine de régions qui ne retrouvent pas en 2011 le niveau de PIB en volume qu'elles avaient atteint trois ans auparavant. »
Une économie au ralenti
Depuis 20 ans, le tertiaire marchand est le principal moteur de l'économie auvergnate : sa valeur ajoutée progresse plus vite que la moyenne des autres secteurs. « Mais le tertiaire marchand est moins présent en Auvergne. Il génère 47% de la valeur ajoutée et regroupe 38% des emplois en 2011 contre respectivement 51% et 44% en province. »
Dans le détail, le commerce est nettement moins dynamique en Auvergne qu'ailleurs (+ 1,4% par an contre 1,9% en province). Les « activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien » sont également moins représentés en Auvergne, « même si la croissance de leur valeur ajoutée a été plus forte ces vingt dernières années dans la région. »
A l'inverse, le secteur de l'administration publique, de l'enseignement, de la santé humaine et de l'action sociale, qui fait partie des secteurs les moins créateurs de richesse, est plus présent en Auvergne qu'en province : 27% de la valeur ajoutée contre 25% en province.
L'industrie est également surreprésentée en Auvergne, « alors qu'elle génère moins de croissance que les autres secteurs en moyenne. Elle concentre encore 16% des emplois en 2011, soit 2 points de plus qu'en province ». Sur la période 1993-2011, la richesse produite en Auvergne dans la construction et l'agriculture croît très faiblement : + 0,2% en moyenne annuelle pour chacun des deux secteurs.
Une démographie en berne
En Auvergne, selon l'Insee, hors de l'influence des grands pôles urbains, la baisse de la population s'accentue. L'essentiel des gains de population se concentre ainsi dans deux zones marquées par l'étalement urbain : un large couloir de densification allant de l'aire de Vichy à celle de Brioude et l'arrondissement d'Yssingeaux, en périphérie stéphanoise.
En dehors de ces deux zones, quelques secteurs tirent mieux leur épingle du jeu que d'autres comme notamment entre Riom et Vichy. A l'inverse, l'est de Clermont-Ferrand, le sud d'Issoire, et dans l'Yssingelais, la population se réduit.
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