L'Ile-de-France, la région capitale d'envergure européenne
15ème partie du dossier consacré à la croissance régionale
La croissance régionale de l'Ile-de-France échappe aux comparaisons avec les régions françaises. Son envergure est clairement plus européenne, tant sur son volet tertiaire qu'industriel et touristique.
En 2011, l’Ile-de-France est la région française la plus riche. En effet, à elle seule, la région concentre 30% du PIB métropolitain ! « Sa croissance, depuis 1990, reste l’une des plus dynamiques » au niveau stricto français mais aussi au niveau européen. Cette croissance de haut vol a pour conséquence de propulser l’Ile-de-France parmi les grandes régions les plus riches d'Europe. « Seule la région du Nordrhein-Westfalen la devance ».
A cela, une raison principale : « La croissance de l’Ile-de-France est l’une des plus fortes d’Europe occidentale depuis 2000. » Ce dynamisme insolent est favorisé selon l'Insee « par une spécialisation sectorielle toujours plus marquée de la région, tournée très majoritairement vers le tertiaire et plus spécifiquement les services marchands ».
L'économie de la région capitale est dynamisée notamment par son réseau de transport tentaculaire, ses deux aéroports internationaux, mais aussi la présence de nombreuses entreprises multinationales et une forte densité de sièges sociaux : « un tiers des 500 plus grands groupes mondiaux possèdent un siège en Ile-de-France. »
En terme d'infrastructures aussi, la région compte 7 des 71 pôles de compétitivité labellisés en France, dont 3 des 7 pôles mondiaux. Ll'Ile-de-France est du fait de son attractivité propre, la deuxième région en Europe et la première en France en matière d'accueil des investissements étrangers.
A cela s'ajoutent bien sûr une forte attractivité culturelle qui explique que l'Ile-de-France soit la première destination touristique au monde et l'une des capitales mondiales des salons et congrès professionnels. « Parmi les premiers bassins d'emploi européens, la région offre environ 5,6 millions d'emplois, salariés pour 94 % d'entre eux. Sa main-d'oeuvre est hautement qualifiée : elle comprend 36 % des cadres et près de 37 % du personnel de la recherche publique de la France métropolitaine. » Les PIB par habitant et par emploi placent l’lle-de-France dans le top cinq européen.
20 ans de croissance en Ile-de-France
Entre 1990 et 2011, la croissance francilienne en volume est en moyenne annuelle de 1,9% contre 1,4% en province. Pendant la crise de 2008-2009, l'Ile-de-France trébuche comme le reste de l'économie nationale, mais quelques particularités se font jour selon l'Insee. En effet, la région capitale se distingue de la province « par une récession plus tardive, plus brutale en 2009, mais aussi par une sortie de crise plus rapide ».
Durement touchée, l'Ile-de-France se relève sans attendre. La période récessive subie étant plus courte, au total l'Ile de France s'en sort mieux que la province sur la période 2008 à 2011. « Le ralentissement de la croissance entre 2008 et 2011 est en effet moins marqué en Ile de France où la croissance en rythme annuel est de 0,4% contre 0,1% en province. »
Ce rebond rapide s'explique en grande partie par la structure économique de la région. En effet, les services marchands en Ile-de-France sont surreprésentés « notamment les activités marchandes de conseil et d'assistance, les activités financières et immobilières, ainsi que celle de recherche-développement et les activités culturelles ».
En 2011, le commerce, les transports et services divers concentraient 59,3% des emplois tandis que l'administration publique, l'enseignement, la santé et l'action sociale occupaient 26,8% des emplois. Les secteurs non tertiaires arrivaient loin derrière (8,4% pour l'industrie, 5,2% pour la construction et 0,2% pour l'agriculture).
Une économie toujours plus tertiaire
Si l'Ile-de-France reste la première région industrielle de France malgré la diminution persistante du nombre d'emplois dans l'industrie, comme partout ailleurs en France, les services gagnent du terrain. « La structure sectorielle francilienne, déjà singulière par rapport à la province, s’est modifiée sous l’effet d’un renforcement de la tertiarisation plus marqué qu’en province entre 1990 et 2011. » L’économie francilienne est de fait aujourd'hui davantage orientée vers des activités présentielles qu’en 1990, « le processus étant encore plus marqué en province ».
La part de la valeur ajoutée du tertiaire est ainsi passée de 84% en 2000 à 88% en 2011 en Ile-de-France. La part de l’emploi présentiel (production de biens et de services visant la satisfaction des besoins des personnes présentes dans la région), s’élevait à 60,7% en 1990. 20 ans plus tard, ce chiffre a augmenté d'environ 4 points.
Parallèlement, le poids des services marchands s’est accentué sur la même période, passant de 45% à 52%. « En particulier, la contribution du secteur de l’information et de la communication a quasiment doublé, passant de 6 % à 11 % de la valeur ajoutée francilienne. »
A l'inverse, le poids de l’industrie dans la valeur ajoutée a baissé en Ile-de-France, « passant de 12% en 2000 à 8% en 2011. »
En 2013, la région a enregistré 133.500 créations d'entreprises, dont 75,2% dans les secteurs commerce, transports et services divers, 11,7% dans la construction, 9,8% dans l'administration publique, l'enseignement, la santé et l'action sociale, et 3,3% dans l'industrie.
En 2011, sur les 134 milliards dépensés en France par les touristes, l'Ile de France a capté 35,8 milliards d'euros de consommation touristique, loin devant PACA (12,1 milliards d'euros) et Rhône-Alpes (17,3 milliards d'euros). Depuis 2005, la région a progressé de 20,9% sur les dépenses touristiques, soit un peu moins que la Corse (24,1%), mais plus que Paca (19,2%).
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