Comment présenter son plan de financement à sa banque ?
Consolidez votre étude de marché avant d’aller voir le banquier
Vous peaufinez votre projet de création d’entreprise depuis des mois. Vous avez choisi votre franchise et vous maitrisez les termes de votre installation sur le bout des doigts. Il ne vous reste plus qu’à convaincre votre banque de la solidité de votre plan de financement. Êtes-vous réellement prêt à vous lancer ? Voici quelques points à revoir avant de vous rendre chez votre banquier, afin de bien négocier et de le convaincre de vous suivre dans votre nouvelle aventure.
Consolidez votre étude de marché avant d’aller voir le banquier
Avant de prendre rendez-vous avec votre banque actuelle ou un nouvel organisme bancaire, commencez par refaire le tour de votre étude de marché. Elle vous semble déjà bien complète ? En êtes-vous sûr ? Avant de vous installer, vous devez connaître votre future clientèle et surtout votre future concurrence. Qui achètera vos produits ? Vous installez-vous proche d’un concurrent ? Si oui, comment tourne son commerce ? Autant de questions qui intéresseront votre banquier et prouveront que vous connaissez votre terrain.
Vous devez devenir incollable sur votre projet, et montrer que vous avez déjà envisagé de nombreuses situations. Ne vous présentez pas pour autant devant le banquier avec une étude de marché de 70 pages ! Parfois, c’est un document synthétique, et un discours complet qui feront mouche. Ce qu’il vous faut, ce sont des arguments, qui témoignent de votre implication. Présentez également votre franchiseur : rappelez au banquier que vous ciblez un business model qui a déjà fait ses preuves. Les banques sont sensibles à cet argument. Puisque vous lancez une entreprise en utilisant un concept éprouvé, vous possédez un dossier moins risqué qu’un entrepreneur totalement indépendant.
Définissez clairement votre stratégie, à court, moyen et long terme
Vous avez posé les conditions de votre installation. Il est temps de définir votre stratégie, ce que vous allez apporter. Sur quel segment de votre marché allez-vous vous positionner ? Quel est votre objectif de développement à court, moyen et long terme ? En quelques mots : ce que vous ferez de l’argent de la banque. Soignez particulièrement la présentation de votre entreprise, ce que l’on appelle outre-Atlantique l’« Elevator pitch »i. Entrainer-vous à présenter en quelques minutes les grands points de votre entreprise, par exemple en version 2 minutes, et en version 5 minutes.
Les éléments indispensables pour présenter votre projet de franchise à votre banquier :
- Votre future clientèle : profil type, persona ;
- Le problème et les blocages identifiés, auxquels vous apportez une réponse ;
- La manière dont les concurrents apportent actuellement les solutions ;
- La solution que votre entreprise va proposer, et en quoi elle se démarque.
Soignez vos chiffres, tous vos chiffres
Vous avez présenté vos idées et quelques données sur vos concurrents et votre clientèle. Il faut maintenant vous pencher sur vos propres finances. Le banquier s’intéressera particulièrement à trois points :
- L’argent dont vous disposez déjà : dans l’idéal, vous disposez de fonds propres équivalents au moins à 20-30% du coût de total de votre projetii. C’est ce que l’on appelle l’investissement initial. Si vous ne possédez pas ce montant, qui peut parfois représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros, vous pouvez bénéficier d’un prêt d’honneur ou d’autres investissements (argent de proches, participation au capital d’invcestisseurs). Attention, il n’est plus possible d’obtenir de prêt à la création d’entreprise (PCE) depuis le 1er avril 2015.
- Vos garanties et aides : vous pouvez demander une caution auprès de BPI France ou d’un autre fond de garantie. Mentionnez également si vous êtes éligible à l’ACCRE ou à une prime d’aménagement du territoire. Ces outils permettent au banquier de comprendre votre profil, et la manière dont les finances vont se structurer.
- Vos coûts : idéalement, vous présenterez un prévisionnel qui comprendra vos coûts de création, vos coûts de fonctionnement et les rentrées d’argent prévues. Le tout selon un scénario réaliste, ni trop optimiste, ni trop pessimiste. Un banquier ne va pas chercher dans les détails l’exactitude de la moindre ligne de calcul. Ce qu’il souhaite, c’est un plan tenable, avec des objectifs atteignables. Parce qu’il rencontre de nombreux professionnels, il a possède des notions parfois très pointues des coûts, dans des domaines que vous ne soupçonnez sans doute pas. Ne cherchez pas à le duper !
Vous l’avez compris, bien présenter son plan de financement, cela veut avant tout dire bien connaître son projet. Cependant, il ne s’agit pas seulement de présenter un bon dossier : vous devez aussi vous-même convaincre votre banquier de vous faire confiance. N’oubliez pas de soigner votre apparence et votre discours ! Le savoir-être et la première impression que vous laisserez seront aussi des arguments forts pour créer la confiance.