Election d’Emmanuel Macron : la franchise retient son souffle
Le cabinet Franchise Management revient sur les attentes du monde de la franchise suite à l'arrivée au pouvoir de ce nouveau président
Malmené depuis deux ans, le monde de la franchise et plus largement celui du commerce sous enseigne, retient son souffle suite à l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence.
Depuis les interminables débats autour de l’article 64 de la Loi El Khomri, jusqu’à la publication récente, au journal officiel, de son décret d’application n° 2017-773, la franchise s’est vue stigmatisée, caricaturée, par des élus qui auront une fois de plus confirmé à quel point le monde de l’entrepreneuriat leur était étranger.
Pourtant, la franchise « à la française » représente plusieurs dizaines de milliers d’entreprises (71 508 franchisés), crée plusieurs milliers d’entreprises par an, inspire nos voisins européens et d’autres pays du monde.
La franchise favorise la création d’entreprise
La franchise est utilisée par des TPE – PME, créateurs de concept, pour se déployer rapidement : 78% des franchiseurs sont propriétaires de leur entreprise.
Elle favorise l’entrepreneuriat : 81,6% des franchisés sont optimistes quant à leur avenir. 78,7% des franchisés signeraient à nouveau si c’était à refaire, selon l’Enquête L’indicateur de la Franchise Caisse d’Epargne 2014. 45% des réseaux de franchise voient des salariés postuler à leur propre enseigne pour devenir à leur tour franchisé (chiffres tirés de l’Enquête CSA – Banque Populaire – Fédération Française de la Franchise – 2015).
La franchise est une forme d’économie collaborative au sens où elle permet à des entrepreneurs d’unir leur force autour d’un concept (une enseigne, un savoir-faire).
La franchise favorise la concurrence en permettant à des concepts innovants de se développer rapidement avec des ressources limitées.
La franchise facilite, dynamise, valorise l’entrepreneuriat.
L’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence de la république et la nomination d’Edouard Philippe en qualité de premier ministre contribueront-ils à changer le regard que portent nos élus sur ce mode de développement ? Espérons-le.
La suppression de l’article 64 de la Loi El Khomri, principale attente du monde de la franchise
Le monde de la franchise attend beaucoup et peu à la fois de quinquennat :
Beaucoup, au sens où l’écart entre la compréhension de la franchise par nos gouvernants et la réalité du terrain semble colossale. Mais peu, au sens où la franchise française dispose déjà d’un cadre (loi Doubin, Code européen de déontologie, jurisprudence) qui suffit à son dynamisme.
Si nous avions donc trois voeux à formuler à nos gouvernants, ils seraient les suivants :
- Supprimer l’article 64 de la loi Travail, car, comme le souligne à juste titre la Fédération Française de la Franchise, celui-ci « bafoue le principe d’indépendance entre franchiseur et franchisé »
- Soutenir l’entrepreneuriat par une politique d’accompagnement à la création d’entreprise, et notamment d’entrepreneuriat en franchise
- S’intéresser à la franchise pour mieux comprendre ce qu’elle est : un mode de collaboration entre entrepreneurs indépendants et un formidable levier de développement pour nos PME.
Alors, en marche ?
Sylvain Bartolomeu,
Associé Franchise Management.