Micro franchise : qu'est-ce que c'est ? Comment ça marche ?
O2, Mikit, Domidom...
La micro franchise, c’est une franchise avec tous les avantages du modèle (marque, savoir-faire, services, accompagnement, zone d’exclusivité), mais en version « allégée » pour permettre au plus grand nombre de se lancer.
Apparue il y a quelques années, la micro-franchise touche de plus en plus de secteurs d’activité. Services à domicile, immobilier, communication, conseils en entreprise, commercialisation de produits divers... le format allégé de la micro-franchise prend chaque année plus d’ampleur dans les stratégies des réseaux. Pourquoi ? La crise économique de ces dernières années explique en grande partie cela, mais pas seulement. En effet, depuis quelques années, la tendance va vers la simplification des concepts et l'allègement des investissements pour toujours plus de proximité.
Qu’est-ce que la micro franchise ?
Techniquement, la micro franchise ne se distingue en rien de la franchise classique du point de vue juridique et déontologique. En effet, et comme le rappelle la Fédération Française de la Franchise, la définition du Code de déontologie européen de la franchise ne fait pas référence « ni à la taille de l’exploitation du franchisé (CA, nombre d’employés, capitaux propres, etc…) ni au montant d’investissement nécessaire pour devenir franchisé. »
Du coup, qu’elle soit micro ou classique, la franchise répond à la même définition, à savoir une méthode de collaboration entre d’une part, une entreprise, le franchiseur, et d’autre part une ou plusieurs entreprises, les franchisés. Son objet est d’exploiter un concept de franchise mis au point par le franchiseur.
Dans ce cadre, tous les franchisés, qu’ils soient micro-franchisés ou franchisés classiques, bénéficient par contrat de la notoriété d’une marque, de la transmission d’un savoir-faire, de services mutualisés, d’une formation et d’un accompagnement. L’essentiel du modèle de la franchise est donc conservé, mais pour abaisser les coûts de lancement, la micro-franchise décline une « version light » du concept d’origine.
Quelles différences entre micro-franchise et franchise classique ?
Si d’un point de vue juridique et déontologique, micro-franchise et franchise classique se rejoignent, dans la pratique, certaines différences se font jour entre les deux formules. Lesquelles ?
Tout d’abord, la micro-franchise s’adresse principalement à un créateur seul qui souhaite se lancer avec une activité clé en main, mais en version limitée. De ce fait, la micro-franchise concède généralement des zones d'exclusivité géographiques plus restreintes. Au lieu d’un département par exemple ou la totalité d’une grande métropole, le micro-franchisé ne pourra s’appuyer que sur un secteur d’une grande ville, un ensemble de communes rurales, une partie d’un département, un bassin de vie, etc.
La zone géographique étant plus restreinte, l’activité est forcément moins étendue, et cela tombe bien puisque le créateur est seul, a priori, du moins en phase de démarrage. Il ne peut donc être au four et au moulin.
Selon les concepts, l’implantation en micro-franchise se fait volontiers dans le cadre de bureaux partagés, en coworking, ou à domicile (home office). Dans certains concepts déclinés en version micro-franchise, la taille de l’emplacement commercial est limitée à un corner par exemple.
Pour d’autres concepts, c’est l’activité en elle-même qui se limite à un volet du concept. C’est notamment le cas chez O2 Care services, où la micro-franchise se limite par exemple à l’aspect jardinage. Dans l’immobilier, le statut de mandataire, très proche dans l’idée de la micro-franchise, délègue toute la partie administrative au réseau.
Le statut juridique adopté va au plus simple. Le micro-franchisé est donc un entrepreneur individuel en micro-entreprise le plus souvent, pour mieux profiter du régime de charges plus favorable. Il peut aussi choisir un statut VDI (Vendeur à Domicile Indépendant).
L’autre différence de taille tient au fait que le droit d’entrée est plus faible. Ceci tient essentiellement au fait que la formation initiale et l’accompagnement sont plus concentrés, l’exploitation du concept moins complète.
Enfin, parfois, mais cela n’est pas toujours le cas, la durée du contrat de franchise est réduite (2 à 3 ans en micro-franchise vs 5 à 7 ans pour la franchise classique).
La micro-franchise, avantages et inconvénients
Du côté des avantages, le principal est celui du coût d’installation. Le concept se déclinant sur un secteur géographique plus restreint et / ou des activités plus ciblées au sein même d’un concept, le ticket d’entrée est moins conséquent, généralement moins de 10.000€.
Le deuxième avantage de la formule tient au modèle même de la franchise. L’activité est « prête à développer », autrement dit, elle est clé en main. Les offres ont été testées, les conditions avec les fournisseurs négociées, les process et le savoir-faire validés. Le franchiseur s’engage à la réitération du succès.
Parallèlement, la communication est bien rodée. Elle s’appuie sur la notoriété d’une enseigne connue.
A cela s’ajoutent bien évidemment la formation initiale et les formations continues, l’accompagnement du franchiseur à toutes les étapes de la création et tout au long du contrat.
Enfin, dernier avantage de taille : le micro-franchisé bénéficie également à plein du retour d’expérience des autres franchisés de l’enseigne et de leur soutien.
Du côté des inconvénients, la micro-franchise suppose, à l’identique de la franchise classique, de respecter certaines règles.
Le franchisé doit notamment s’acquitter d’un droit d’entrée, certes minimisé par rapport à une franchise classique, mais présent quand même. Il doit aussi s’acquitter des royalties et des redevances forfaitaires prévues au contrat souvent revues à la hausse de 1 à 2 % par rapport à un contrat classique.
Le micro-franchisé doit également se plier aux directives de l’enseigne. Cela implique notamment qu’il n’a pas les coudées aussi franches qu’en solo pour élargir ses activités notamment, commercialiser des produits connexes, etc.
Autre inconvénient : Comme nous l’avons vu précédemment, la zone d’exclusivité d’une micro-franchise est restreinte. Si le micro-franchisé veut s’étendre géographiquement, il doit renégocier un contrat avec son franchiseur.
Enfin, en cas de cession de son entreprise, le micro-franchisé doit recueillir l’aval de son franchiseur.
Se lancer en micro-franchise, bonne ou mauvaise idée ?
Le choix de la micro franchise est plutôt une bonne idée pour les créateurs un peu juste financièrement. La formule allégée de la micro franchise permet en effet de mettre le pied à l’étrier en bénéficiant de tout l’environnement favorable d’une activité clé en main.
Le fait de pouvoir commencer à la maison ou en bureau partagé limite aussi les frais de structure. Souvent utilisé par les personnes en reconversion, ce format présente l’avantage de pouvoir débuter dans une activité éloignée de son univers habituel en limitant les risques. Ce point est très important ! En effet, comme peuvent l’attester les quelque milliers d’auto-entrepreneurs leurrés par les sirènes du « je crée mon propre emploi » sans véritable projet derrière, la micro franchise offre un cadre et un nom, des produits et des offres, bref, une structuration minimum d’activité.
Tous ces éléments font que la micro franchise est plutôt une bonne idée pour les créateurs hésitants. Les démarches étant accompagnées et simplifiées, la création est rapide et place d’emblée le micro franchisé dans l’action.
Au négatif, comme toute activité lancée à titre individuel, le micro franchisé doit être au four et au moulin. Pour avancer, il doit faire preuve d’une forte motivation au quotidien. Une fois lancée, l’activité peut s’avérer vite trop limitée.
Les concepts en micro franchise à suivre
Les « mini-formats » développés en franchise fleurissent aujourd’hui dans de très nombreux réseaux. Parmi ceux-ci, certains comme Mikit qui a ouvert un format micro franchise depuis 2012, ou O2 avec sa micro franchise de jardinage, sont les plus connus, mais il y en a beaucoup d’autres ! Lesquels ? Sans se lancer dans une liste à la Prévert, on peut citer :
Dans le secteur de l’alimentaire au sens large : Naturhouse, le leader européen en nutrition et diététique qui avec Naturhouse « Village » permet aux franchisés de s’implanter dans des zones de chalandise réduites ou encore BodySano avec sa déclinaison de concept Proxy. Husse et Direct Croquette, deux spécialistes de la nutrition animale qui développent des concepts nécessitant moins de 5000€ pour se lancer ou encore Pet's Planet Zampablu, et Wintailors, le 1er réseau d'Agents spécialisés dans l'offre vin auprès des professionnels.
Dans le secteur des services aux particuliers : O2 avec sa micro franchises de jardinage, mais aussi Centre Services Access, le format micro franchise du spécialiste du service à la personne qui permet de s'implanter sur des zones de moins de 70.000 habitants.
Dans le secteur des magasins spécialisés : Calipage, le distributeur de produits de papeterie et fournitures de bureau, qui déploie depuis peu son nouveau format Calipage Start-up de fournituriste sans stock. Le cuisiniste Inova Cuisine avec son concept Inova60.
Dans le secteur de l’auto : Best'Oil, le concept de garage mobile, Carbone Zéro, le concept spécialiste du décalaminage mobile, Cosméticar, Autobella ou encore Ecolave, spécialistes du lavage sans eau à domicile. Sans oublier les agences de mise en relation entre acheteurs et vendeurs de véhicules d’occasion comme L'Agence Automobilière, Autoeasy, Je vends votre auto.com, etc.
Dans le secteur de l’immobilier : Mikit mais aussi la plupart des concepts de réseaux de mandataires comme (A la lucarne de l'immobilier, Dr House Immo, Expertimo, Idimmo, Propriétés Privées, SAFTI, etc.), et les réseaux de courtiers en assurance et financement offrant la possibilité de démarrer sans agence (Crédit Conseil de France, Socrédit, Avisofi, Idesia Crédits,Immofinances, In&Fi, etc.)