Revenu de chef d’entreprise : quel salaire pour un franchisé en 2018 ?
Le revenu individuel net moyen des franchisés est en augmentation, à peu plus de 35.000€, selon la 15e enquête BPCE / FFF autour de la franchise.
La 15e édition de l’Enquête annuelle de la franchise réalisée par la Banque Populaire en partenariat avec la Fédération française de la franchise (FFF) montre une hausse de la rémunération des franchisés en 2018. Leur revenu annuel net moyen passe à 35.325€.
Disparité de revenu entre chefs d’entreprise hommes et femmes
Un franchisé gagne en moyenne 2.944 € par mois. C’est ce qui ressort de la dernière l’Enquête annuelle de la franchise, menée par la BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne) et la Fédération française de la franchise (FFF). Les résultats de cette enquête, réalisée sur un échantillon représentatif de 403 franchisés et 202 franchiseurs, montrent ainsi une légère hausse du revenu annuel moyen des chefs d’entreprise franchisés. Le salaire moyen des franchisés est en effet passé à 35.325€ cette année, soit une hausse de plus de 4% par rapport aux chiffres de 2017. « Une tendance constatée dans tous les secteurs d’activité », note la Banque Populaire dans son enquête détaillée. Reste que la différence de revenu entre les franchisés hommes et leurs homologues féminins est très nette : les hommes gagnent en moyenne 40.196€ alors que les femmes touchent 26.552€ en moyenne.
Autre enseignement de cette enquête : les franchisés dont le premier point de vente a plus de 10 ans, ont en moyenne un revenu nettement plus élevé : il atteint les 40.653€ au lieu des 35.325€ retenus si l’on considère l’ensemble des franchisés.
« Le modèle de la franchise confirme son statut de moteur économique avec une belle dynamique d’ouvertures de points de vente côté franchiseur et une hausse du revenu annuel côté franchisé », se félicite Chantal Zimmer, déléguée générale de la FFF dans le communiqué annonçant les résultats de cette enquête Qui sont les franchisés et franchiseurs en 2018 ?
Un CA supérieur à 500K€ pour plus de la moitié des franchisés
Côté chiffre d’affaires, on note également une progression, avec plus de la moitié des franchisés qui déclarent un CA en hausse par rapport à l’année précédente. « Une proportion plus élevée auprès des jeunes entrepreneurs âgés de 18 à 34 ans (63%) dont l’activité est plus récente et en croissance », précise l’enquête annuelle. A contrario, il semble que les franchisés de plus de 40 ans aient plus de difficultés. Ils sont ainsi 27% de la tranche 40-49 ans à déclarer que leur chiffre d’affaires a baissé entre 2016 et 2017 (contre 21% de l’ensemble des franchisés).
Dans le détail, le chiffre d’affaires HT des entreprises franchisées est en majorité supérieur à 500.000€ (52%) Un peu moins d’un quard des franchisés réalisent un CA compris entre 500.000 et 1 million d’euros, tandis que 30% d’entre eux enregistrent plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. 48% des franchisés déclarent, eux, un CA de moins de 500.000€. Les différences de chiffre d’affaires s’expliquent avant tout par les secteurs d’activité sur lesquels exercent les franchisés.
Il est important de bien garder à l’esprit qu’un chiffre d’affaires important n’est pas forcément synonyme de rémunération très élevée pour le dirigeant. Il faut d’abord déduire toutes les charges du CA avant de pouvoir parler de revenu individuel. A chiffre d’affaires égal, un franchisé travaillant seul dans son commerce gagnera forcément plus qu’un franchisé à la tête d’une agence de services à la personne employant une dizaine d’intervenants…
Il convient donc au moment de choisir sa franchise de bien faire la différence entre chiffre d’affaires, excédent brut d’activité (EBE) et rémunération directe pour ne pas avoir de mauvaise surprise à l’heure des comptes.
La franchise, moteur économique dans les petites villes
Cette étude vient également confirmer le fait que les petites villes accueillent à bras ouverts les entreprises franchisées. 66% des franchisés sont en effet implantés dans des villes de moins de 100.000 habitants. Et c’est tant mieux car la franchise se positionne comme un levier efficace pour lutter contre la désertification des centre-ville au profit des zones commerciales de périphérie ou des grosses agglomérations.
« La franchise est de plus en plus plébiscitée par les villes qui ont bien compris que pour assurer la pérennité des petits commerces locaux, la présence d’enseignes nationales en franchise est essentielle, expliquait ainsi Rose-Marie Moins, directrice développement, animation et promotion de la FFF, à la veille du salon des maires 2018, au cours duquel elle est allée présenter les atouts de ce modèle économique. Entre petits commerces locaux et enseignes nationales développées en franchise, cette complémentarité permet d’apporter une offre diversifiée aux consommateurs. »
Des franchisés toujours plus diplômés et souvent en reconversion professionnelle
Cette enquête fait également apparaître de nombreux autres éléments, comme le niveau élevé des études effectuées par les franchisés. Plus de la moitié des chefs d’entreprise franchisés (56%) ont en effet un diplôme de niveau Bac + 2 ou plus. Cette proportion est même encore plus élevée chez les moins de 50 ans (62%) que chez les plus de 50 ans, qui sont seulement 47% à avoir au moins un Bac + 2.
Rares sont les franchisés à se lancer directement en franchise lorsqu’ils débutent dans la vie active. La plupart ont eu une première expérience professionnelle avant de créer leur entreprise. 74% d’entre eux étaient salariés avant de se mettre à leur compte. Plus de la moitié d’entre eux (53%) évoluaient déjà dans le secteur d’activité sur lequel ils ont choisi de devenir leur propre patron et 12% d’entre eux travaillaient dans un secteur connexe. Un tiers des franchisés a totalement changé de domaine d’activité en décidant de créer son entreprise. La franchise constitue en effet un excellent moyen d’opérer une reconversion professionnelle en toute sécurité puisqu’elle permet de se lancer sur un nouveau marché avec l’appui d’un franchiseur. Nul besoin de passer des heures à réfléchir à un nouveau concept, celui du réseau étant déjà largement éprouvé. Il reste juste à se concentrer sur la maîtrise de son nouvelle activité et le développement de cette dernière, avec le soutien de l’équipe du franchiseur.
Travailler avec son conjoint : une réalité pour plus d’un tiers des franchisés
Si près de 8 franchisés sur 10 vivent en couple, ils sont plus d’un tiers (35%) à déclarer que leur conjoint travaille à leurs côtés dans l’entreprise. Ce chiffre est très différent selon que l’activité exercée est une activité de commerce (41% des franchisés travaillent alors avec leur conjoint) ou de services (29%). Dans la grande majorité des cas, le conjoint a le statut de conjoint salarié.
Enfin, 15% des franchisés déclarent bénéficier de l’aide de leur conjoint sans que celui-ci aient un rôle clairement défini dans l’entreprise.