Tout savoir sur la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, le 26 avril
Journée mondiale de la propriété intellectuelle : enjeux et thématique 2019
À cocher sur le calendrier du mois d’avril, la célébration de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle le 26. Un évènement créé par l’une des agences de l’ONU, qui vise à promouvoir les acteurs de l’innovation industrielle et de la création artistique dans le monde. Cette année, le thème retenu est le sport, l’occasion de nous pencher sur le CA et les perspectives d’un secteur très dynamique.
Histoire de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle
La protection de la propriété intellectuelle et la sensibilisation du public à ses enjeux est l’un des objectifs de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. À l’origine de cet évènement international, le directeur général de l’institut national algérien de la propriété industrielle, qui propose le 7 avril 1999 l’instauration d’une journée internationale, suivi le 9 août 1999 par la délégation chinoise auprès de l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, une agence de l’ONU). L’assemblée générale de cet organisme valide l’idée en octobre 1999 et la journée est lancée l’année suivante.
La date du 26 avril, qui est aussi celle de l’entrée en vigueur de la convention internationale instaurant l’OMPI en 1970, est naturellement choisie pour célébrer la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. À cette occasion sont organisés des spectacles publics, des concours de dissertation pour les jeunes, des séminaires et conférences dans les universités ou encore des expositions dans les écoles et les musées.
La propriété intellectuelle, c’est quoi ?
La propriété intellectuelle renvoie aux « œuvres de l’esprit » et aux règles de droit élaborées dans le but de protéger leurs auteurs. Elle se compose de la propriété littéraire et artistique, avec le droit d’auteur et ses attributs connexes (droits patrimoniaux et moraux) et la propriété industrielle, qui regroupe les brevets, les dessins et modèles et les marques. La propriété intellectuelle fait naître un monopole d’exploitation au profit de son titulaire, et lui permet d’obtenir des avantages économiques. Chaque pays membre de l’OMPI dispose d’un organisme de protection des droits, comme l’INPI en France.
Pour être protégeable, la création doit répondre à certains critères, variables en fonction de sa nature. L’œuvre soumis à droit d’auteur doit par exemple être originale et refléter la personnalité de son créateur. La marque quant à elle, doit être licite, disponible, distinctive et non déceptive.
La propriété intellectuelle, en ce qu’elle reconnaît à son titulaire des droits exclusifs sur sa création, encourage l’innovation et la mise au point de nouvelles technologies, ou encore les artistes à enrichir notre cadre de vie. C’est en ce sens que la Journée internationale de la propriété intellectuelle a été instaurée, pour inciter, mettre en lumière et optimiser la protection des œuvres des créateurs, tout en sensibilisant le public aux enjeux de ces droits.
La disparité des genres dans la propriété intellectuelle
D’après l’OMPI, sur les 224 000 demandes internationales de brevets déposées en 2017, 31% de femmes ont été citées. Le nombre d’inventrices a ainsi bondi de 23% par rapport à la décennie précédente, mais cet excellent résultat ne saurait gommer la disparité de genres, qui persiste dans le secteur de la propriété intellectuelle, comme dans bien d’autres dans le monde. C’est pourquoi l’organisation avait décidé de consacrer l’édition 2018 de la Journée mondiale de la propriété intellectuelle aux femmes.
En ce domaine, un pays fait figure d’élève modèle : la Corée du Sud. 50% des demandes de brevet émanant de cette république mentionne au moins une femme. Sur le podium, viennent ensuite la Chine (48%), la Belgique (36%), l’Espagne (35%) et les USA (33%). Alors quelles sont les industries qui permettent aux femmes de participer à l’innovation ? Celles de la biotechnologie, avec 58% de demandes de brevets citant une femme, l’industrie pharmaceutique (56%), la chimie organique fine (55%) et la chimie alimentaire (51%).
Les chiffres de la propriété intellectuelle en 2018
En plein boom économique, l’Asie est devenue la zone du monde qui a déposé le plus de demandes de brevets auprès de l’OMPI : 50.5% proviennent ainsi de la Chine, de l’Inde et de la République de Corée. Un basculement de l’innovation de l’Ouest vers l’Est, donc, qui souligne le dynamisme de cette région à fort potentiel économique, même si les inventeurs des USA sont encore à l’origine du plus grand nombre de demandes par pays (56 142 demandes en 2018). Une tendance qui devrait s’inverser rapidement, puisqu’on estime que d’ici deux ans, ce sera la Chine (53 345 demandes en 2018) qui déposera le plus grand nombre de demandes de brevets.
En 2018, 253 000 demandes de brevet ont été enregistrées, soit une progression de 3.9% par rapport à l’année précédente. Le dépôt des dessins et modèles industriels a lui aussi progressé, de 3.7% en 2018, tout comme le dépôt de marque, avec une augmentation de 6.4% en un an. Soulignons la croissance à deux chiffres des demandes émanant de l’Inde (+27,2%) et de la Finlande (+14,7%). En revanche, la France voit ses demandes de brevets diminuer de 1.2%.
Les Français et la contrefaçon
Au cœur de la Journée mondiale de la journée intellectuelle, la lutte contre la contrefaçon dans le monde. Selon un sondage réalisé par l’Ifop, près de 4 Français sur dix avouent avoir acheté un produit contrefait sans s’en douter. Un marché de la contrefaçon estimé à 60 milliards d’euros en Europe et 6.8 milliards en France et qui se traduit notamment par la saisie douanière de 8.4 millions de faux produits dans l’Hexagone, dont 1.2 millions d’articles de sport, jouets et jeux et 1 million d’équipements informatiques et électroniques.
Alors qui sont les Français acteurs de la contrefaçon ? Les 15-18 ans qui ont déjà acheté des articles de sport, de la maroquinerie ou des parfums contrefaits sont 37% à avouer l’avoir fait volontairement. Seuls 27% d’entre nous se sentent mal à l’aise en achetant de la contrefaçon et nous somme 43% à considérer qu’elle reste tolérable si nous achetons en petite quantité. Pourtant la contrefaçon représente chaque année 15 milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour les états européens…
Le sport, thème mis à l’honneur de la Journée internationale de la propriété intellectuelle
Chaque année, la Journée internationale de la propriété intellectuelle met un thème à l’honneur. Le rôle des femmes dans l’innovation industrielle l’année dernière, et en 2019, le sport, avec la thématique « Décrocher l’or ».
Le sport est en effet une industrie mondiale qui pèse des milliards de dollars et qui s’universalise grâce à des valeurs comme le respect des autres, le dépassement de soi et l’excellence. La valeur économique de cette discipline s’appuie notamment sur les droits de propriété industrielle, qui assurent une innovation constante des technologies et la monétisation de l’image des joueurs. Droits de radiodiffusion, marques, contrats de licence, IA… traduisent également le lien entre le sport et la propriété industrielle.
Les chiffres clés du marché du sport en 2018
Le sport est un secteur qui draine les foules et qui donc, année après année, affiche une croissance florissante et un dynamisme enviable. C’est ainsi que selon un rapport présenté par le Ministère des Sports en juin 2018, le marché du sport pèse 38.1 milliards d’euros en France. Incluant les dépenses des particuliers, mais également des entreprises et des administrations, cette somme représente 1.8% du PIB.
Le segment des articles de sport, tant pour les distributeurs que les fabricants, a généré 11.3 milliards d’euros, soit une croissance continue depuis 7 ans, chiffrée à 2.9% sur les 5 dernières années. Les Français dépensent chaque année en moyenne 253 euros pour s’équiper.
Les clubs de sport, l’enseignement ou encore la gestion d’installations sportives dans le privé employaient 124 286 salariés en 2015, sans compter ceux du commerce de détail, de la fabrication ou de la location d’articles de sport, qui représentaient 75 429 salariés.
45% des Français s’adonnent au sport plus d’une fois par mois et quelque 72% d’entre eux en font même au moins une fois par semaine. Quelle est leur activité favorite ? Le grand gagnant est le running, avec 48% des pratiquants, suivi de loin par le cyclisme, le fitness, la natation ou la danse.
Le marché du fitness en plein essor en France
Le secteur du fitness ne connait pas la crise lui non plus, avec un marché estimé à 26.6 milliards d’euros et à 60 millions d’adhérents en Europe selon le cabinet Deloitte. En France, ils sont 5.7 millions à posséder un abonnement dans une salle de fitness, sur un marché qui a progressé de 3.7% depuis 2014, ce qui représentent un CA de 2.5 milliards d’euros.
C’est ainsi que le nombre d’ouverture de clubs ne cesse de progresser chaque année, avec une augmentation de 5% entre 2016 et 2017, qui porte le nombre de centres de fitness à 4200. Ce succès s’explique notamment par la démocratisation des prix de l’abonnement, et la concurrence entre les clubs de sport généralistes et de fitness.
Les perspectives de développement, notamment aux côtés des enseignes de franchise, sont réelles, avec un marché qui devrait atteindre les 80 millions d’adhérents en Europe à l’horizon 2025.