Entrepreneuriat : les Français toujours optimistes envers et contre tout
Malgré la crise énergétique et l’inflation qui touchent la France depuis plusieurs mois, les entrepreneurs continuent de garder un état d’esprit positif par rapport à l’envie d’entreprendre. En effet, selon une enquête réalisée par le réseau Initiative France auprès de 1 730 entrepreneurs, 53 % d’entre eux projettent d’assurer la croissance de leur entreprise en 2023. Deux entrepreneurs sur trois considèrent ainsi l’impact écologique, social et sociétal de leur entreprise comme au moins aussi important que l’enjeu économique.
Les entrepreneurs optimistes malgré un contexte difficile
Premier réseau associatif de financement et d’accompagnement des des créateurs, repreneurs et développeurs d’entreprise, le réseau Initiative France a réalisé une enquête auprès de 1 730 entrepreneurs afin de connaître leur état d’esprit, leurs projets et leurs aspirations. Réalisée entre le 10 novembre et le 13 décembre 2022, cette étude a démontré que malgré un contexte économique compliqué, le bonheur d’entreprendre continue de dominer chez les entrepreneurs soutenus par les associations du réseau Initiative France, qui a soutenu et financé la création ou reprise de 20 265 entreprises l’année dernière. Ces entreprises ont créé ou sauvegardé plus de 56 000 emplois et leur taux de pérennité est de 90% à trois ans.
Ces derniers mois, plusieurs facteurs ont mis à rude épreuve le moral des entrepreneurs français dont notamment les conséquences de la guerre en Ukraine. Depuis le début de ce conflit, la crise énergétique et l’inflation sont devenus des fardeaux lourds à porter pour les entrepreneurs. Aujourd’hui, 58% des entrepreneurs sont concernés par la hausse des matières premières et certains secteurs sont plus concernés que d’autres. Il s’agit notamment des agriculteurs (86%), des gérants d’hôtels-cafés-restaurants (80%) et des professionnels de l’industrie et de l’artisanat (69%). L’activité de 45 % des entreprises est affaiblie par la hausse des coûts énergétiques et notamment les gérants d’hôtels-cafés-restaurants (70%) et les agriculteurs (53 %). Selon cette enquête, les entrepreneurs évaluent à 5,9/10 l’impact de la conjoncture économique sur leur activité.
Un moral d’acier à toute épreuve
Face aux difficultés auxquelles ils doivent faire face et directement liées à la conjoncture actuelle, le moral des entrepreneurs soutenus par les associations du réseau Initiative France ne semble pas très impacté. 61% de ces derniers se disent dans un état d’esprit positif uniquement. L’optimisme est plus marqué chez les entrepreneurs qui se sont lancés il y a moins de 3 ans (67%), les acteurs de la construction (72%) et les prestataires de services (67%). Aujourd’hui, l’entrepreneuriat rend heureux : 93 % des entrepreneurs sont au moins aussi heureux aujourd’hui que dans leur situation professionnelle antérieure à la création ou la reprise d’entreprise selon l’enquête du réseau Initiative France. Dans leurs motivations, ils plébiscitent l’indépendance que leur offre leur métier d’entrepreneur. Les perspectives des entrepreneurs pour 2023 sont optimistes en dépit des difficultés. Plus de la moitié d’entre eux a pour ambition d’assurer la croissance de l'entreprise. Seulement 9 % disent devoir redresser leur entreprise en 2023. La dynamique de recrutement est soutenue et plus forte que pendant la crise Covid : un tiers des entrepreneurs envisagent des créations d’emplois en 2023.
L’entrepreneuriat indissociable des transitions écologique, sociale et sociétale
Deux entrepreneurs sur trois considèrent aujourd’hui l’impact écologique, social et sociétal comme au moins aussi important que l’enjeu économique. Les femmes et les jeunes de moins de 35 ans sont sensiblement plus engagés dans les transitions : 90 % d’entre eux considèrent la prise en compte de l’impact écologique comme importante (contre 86 % en moyenne). La prise en compte de l’impact écologique est toujours plus importante aux yeux des entrepreneurs : lorsqu’ils veulent améliorer l’impact de leur entreprise, ils envisagent d’abord des mesures écologiques : tri des déchets et recyclage, baisse de la consommation d’énergie, utilisation de produits respectueux de l’environnement, circuit-courts…. Conscients de l’importance des transitions pour leur entreprise, plus d’un tiers des entrepreneurs veut mettre en place une mesure des impacts. Le réseau Initiative France a donc un rôle à jouer dans la sensibilisation et la formation des entrepreneurs à ces sujets.
Pour de nombreux entrepreneurs aujourd’hui en France, l’accompagnement demeure un atout indispensable après la création ou la reprise d’une entreprise. Pour faire face aux difficultés, les entrepreneurs font état de leur besoin d’un accompagnement renforcé dans les mois et années qui suivent la création ou la reprise de leur entreprise. En 2023, le réseau Initiative France a décidé de mettre en œuvre son projet stratégique 2022-2025 axé autour de trois piliers :
- Affirmer le rôle d’accompagnement des associations locales avec la mobilisation de nouveaux bénévoles dans tous les territoires et le lancement de l’Académie Initiative, centre de formation pour les salariés et bénévoles du réseau.
- Relever le défi de la transition écologique et sociétale dans tous les projets, par une meilleure prise en compte des transitions dans l’accompagnement par les bénévoles et salariés et le développement du Label Initiative Remarquable, qui distingue les entrepreneurs à impact soutenus par le réseau Initiative France.
- Être aux côtés de celles et ceux qui ont le plus besoin du soutien du réseau :
- Les jeunes, avec la mise en œuvre d’un accompagnement renforcé et le lancement d’une application mobile (Mon Kit Entrepreneur) pour sensibiliser le plus grand nombre à l’entrepreneuriat et guider les utilisateurs étape par étape vers la création d’entreprise.
- Les femmes, avec le développement de Vis ma vie d’entrepreneuse, programme de mise en relation de porteuses de projet avec des entrepreneuses expérimentées pour déclencher la décision d’entreprendre.
- Les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), avec l’organisation d’événements au cœur de ces territoires.
Pour les entrepreneuses, des obstacles persistants
La persistance de clichés et préjugés pèse sur l’expérience entrepreneuriale des femmes. 22 % des entrepreneuses disent avoir été confrontées à des difficultés parce qu’elles étaient des femmes. Parmi elles, 71 % ont fait face à des clichés et des préjugés et 65 % ont rencontré des difficultés pour être reconnues comme légitimes. L’enquête révèle des écarts de perception sur les inégalités femmes/hommes devant l’entrepreneuriat : 28 % des femmes considèrent qu’il est plus facile d’entreprendre quand on est un homme contre 11 % des hommes.