Les indépendants non-salariés ne se répartissent pas uniformément sur le territoire métropolitain. Moins nombreux en Ile-de-France et dans le Nord-Pas-de-Calais, ils sont beaucoup plus présents dans les régions du Sud de la France.

Selon le panorama édité par l'Insee sur l'emploi et les revenus des indépendants le 11 février dernier, les non-salariés ne sont pas répartis de façon homogène sur le territoire. « Ils sont relativement plus nombreux dans la moitié sud de la France : en 2011, plus de 12,5% des personnes en emploi dans les régions Languedoc-Roussillon, Provence - Alpes – Côte d’Azur et Corse sont des non-salariés. À l’inverse, la part des non-salariés parmi l’ensemble des personnes en emploi est de 7% en Île-de-France et dans le Nord - Pas-de-Calais. »

Avant tout des territoires résidentiels

Selon l'Insee, les indépendants non-salariés se concentrent plutôt sur les territoires dotés d’une économie résidentielle. En effet, les secteurs qui répondent le mieux aux besoins des populations locales sont largement développés par les indépendants, tandis que les secteurs qui répondent aux besoins de l'industrie et des services aux entreprises sont secondaires. « Dans les régions où la population âgée de 65 ans ou plus est importante, la part de non-salariés est également plus élevée, avec une forte présence dans les services aux particuliers. » Ainsi, comme les salariés classiques, les indépendants non-salariés se concentrent (41% de l'ensemble) sur trois grandes régions : l’Île-de-France (18,5%, dont 6,7% à Paris), Rhône-Alpes (11,5%) et Provence - Alpes - Côte d’Azur (10,7%). Côté auto-entrepreneurs, la répartition géographique est un peu plus concentrée : 43% sont établis dans ces trois mêmes régions. « Les régions du pourtour méditerranéen sont, avec l’Île-de-France, celles où la part des auto-entrepreneurs parmi les non-salariés est la plus élevée (autour de 20%). » A l'inverse, cette proportion s'effondre à moins de 15% dans certains départements ruraux (Cantal, Haute-Loire, Hautes-Alpes, Aveyron).

De fortes particularités locales

Si dans toutes les régions, les non-salariés travaillent majoritairement dans les services (1 sur 2 en Poitou-Charentes, 2 sur 3 en Île-de-France), quelques variations locales sont toutefois à noter. Ainsi, « la région francilienne se distingue par la part élevée de non-salariés exerçant leur activité dans les services aux entreprises et mixtes (35% contre 20% pour la France métropolitaine) » constate l'Insee. Cette particularité de l'Ile-de-France s'explique en grande partie par le développement important (23% des non-salariés, contre 12% en France métropolitaine) chez les indépendants des activités spécialisées, scientifiques et techniques. « L’activité des taxis est également un trait particulier de cette région : 2,8% des non-salariés exercent cette activité en Île-de-France, contre 1,2% en France métropolitaine. »

Mise à part l'exception francilienne, dans les autres régions les non-salariés se retrouvent davantage dans les services aux particuliers y compris la santé dans le Nord - Pas-de-Calais et en Lorraine notamment (4 non-salariés sur 10), tandis qu'en Corse, Bretagne, Basse-Normandie et Auvergne, l’hébergement et la restauration occupent 9% des non-salariés (7% sur l’ensemble du territoire). « Le commerce occupe une place plus importante en Normandie et Auvergne (près de 25% en Basse-Normandie), et la construction en Corse (plus de 20%) ou en Poitou-Charentes. »

Des revenus plus élevés en Ile-de-France

Comme globalement chez les salariés, les revenus d’activité des non-salariés sont les plus élevés en Île-de-France. Les indépendants « classiques » y dégagent en effet une moyenne de 3.900 euros nets par mois, contre 3.120 en France métropolitaine, « soit un écart en pourcentage comparable à celui concernant les salariés du secteur concurrentiel. » Au top des régions les plus généreuses, l'Insee note un revenu d'activité supérieur à la moyenne dans le Nord - Pas-de-Calais, la Picardie et la Haute-Normandie. « À l’inverse, les revenus des indépendants « classiques » sont plus faibles dans les régions du sud de la France, avec un minimum de 2.680 euros en Languedoc Roussillon. »

Du côté des auto-entrepreneurs, « la répartition géographique des revenus d’activité est différente et les écarts plus resserrés » : de 380 euros en Limousin à 530 euros en Ile-de-France (revenu mensuel moyen de 460 euros en France métropolitaine).

Le top 10 des régions où exercent les indépendants non salariés (y compris auto-entrepreneurs)

1/ Ile-de-France : 438.000 (revenus non-salariés classiques 3.900 € - auto-entrepreneurs 530 €)

2/ Rhône-Alpes : 273.000 (revenus non-salariés classiques 2.850 € - auto-entrepreneurs 460 €)

3/ PACA : 253.000 (revenus non-salariés classiques 2.870 € - auto-entrepreneurs 470 €)

4/ Aquitaine : 146.000 (revenus non-salariés classiques 2.790 € - auto-entrepreneurs 440 €)

5/ Languedoc-Roussillon : 128.000 (revenus non-salariés classiques 2.680 € - auto-entrepreneurs 430 €)

6/ Midi-Pyrénées : 123.000 (revenus non-salariés classiques 2.710 € - auto-entrepreneurs 430 €)

7/ Bretagne : 120.000 (revenus non-salariés classiques 2 990 € - auto-entrepreneurs 450 €)

8/ ex-aequo / Pays-de-la-Loire : 120.000 (revenus non-salariés classiques 3.040 € - auto-entrepreneurs 440 €)

9/ Nord-Pas-de-Calais : 106.000 (revenus non-salariés classiques 3.580 € - auto-entrepreneurs 430 €)

10/ Centre : 81.000 (revenus non-salariés classiques 3.040 € - auto-entrepreneurs 420 €)

Tout le dossier

Introduction

Des indépendants souvent pluriactifs, plus masculins et plus âgés que les salariés

Un effectif non salarié en hausse de 26% entre 2006 et 2011

Combien gagnent les indépendants non salariés ?

Le patrimoine des indépendants non-salariés plus élevé que celui des autres ménages

Focus : Qui sont les indépendants non salariés du commerce et de l'artisanat commercial ?

Focus : Qui sont les indépendants non salariés des services aux entreprises ?

Focus : Qui sont les indépendants non salariés des services aux particuliers ?