Soldes d'hiver 2019 : rendez-vous le 9 janvier !
Comme chaque année, le deuxième mercredi du mois marque le lancement des soldes d'hiver.
Le 9 janvier aura lieu le lancement de l’un des évènements les plus prisés des Français : les soldes d’hiver. Ils ont 6 semaines pour partir en quête des bonnes affaires, une période qui devrait se réduire l’année prochaine, pour accroître l’impact du dispositif. Alors qui est à l’origine de cette grand-messe de la consommation hivernale ? Que dit la législation sur les soldes d’hiver ? La réponse dans cet article.
Tout savoir sur les soldes d’hiver
Nés à une époque où le commerce se réinvente, les soldes d’hiver chaque année attirent des milliers de Français dans les magasins et sur la toile. L’évènement semble quelque peu s’essouffler, ce qui s’expliquerait par les réductions proposées du Black Friday aux fêtes de fin d’année.
Qui est à l’origine des soldes ?
Tout d’abord, un petit point de vocabulaire s’impose. Contrairement à une idée répandue tenace, les soldes ne sont pas un terme féminin. Le solde est à l’origine un terme d’argot désignant un coupon de tissu qui n’a pas été vendu. La législation du début du XXè siècle popularisera une utilisation au pluriel.
Il faut remonter au début du XIXè siècle pour trouver l’existence des premiers soldes. À cette époque, le commerce connaît un bouleversement majeur, avec l’apparition des premiers grands magasins, qui vendent des tissus et coupons, mais également des vêtements déjà confectionnés, des accessoires ou du mobilier. L’inventeur des soldes serait Simon Mannoury, qui fonde en 1830 le premier grand magasin parisien, le Petit Saint-Thomas. Pour écouler les stocks d’invendus de la saison, il a l’idée de les brader à prix cassés. Succès immédiat auprès de la clientèle du Petit Saint-Thomas, mais c’est un autre homme qui va populariser les soldes quelques années après, Aristide Boucicaut. Recruté pour s’occuper du rayon des châles dans le grand magasin, il lancera sa propre enseigne en 1852, le célèbre Bon Marché, qui inspirera le roman de Zola intitulé Au Bonheur des Dames.
Aristide Bousicaut, encore vendeur au Petit Saint-Thomas laisse tomber une pièce de drap dans un ruisseau et décide de la vendre à la criée dans la rue, pour amortir les pertes. Devenu patron du Bon Marché, il se remémore cet épisode et décide de créer la première période de soldes en janvier, pour écouler le stock de linge de maison invendu. Les soldes deviennent une institution et l’État français décide de les encadrer par la loi du 30 décembre 1906, qui les définit en ces termes : « Les soldes favorisent un écoulement accéléré de marchandises en stock dont des exemplaires ont été proposés à la vente depuis au moins un mois et comportent une réduction de prix, qui peut aller jusqu'à une revente à perte, dans la limite du stock à écouler. Les soldes ne peuvent être réalisés qu'au cours de deux périodes par année civile ».
Quelles sont les dates de lancement des soldes d’hiver ?
Les soldes d’hiver débutent le deuxième mercredi du mois de janvier dès 8h, sauf si ce jour intervient après le 12 du mois. Dans ce cas, les soldes sont avancés au premier mercredi du mois. En 2019, ils seront lancés le 9 janvier et se termineront le 19 février, sauf dans certains départements.
- Ils ont lieu du 5 janvier au 15 février en Guadeloupe,
- Du 16 janvier au 26 février à Saint-Pierre-et-Miquelon,
- Du 4 mai au 14 juin pour Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
La loi PACTE, qui sera votée en janvier 2019, devrait réduire la durée des soldes de 6 à 4 semaines, pour en augmenter l’impact auprès des consommateurs. Il est en effet avéré qu’ils perdent de leur intérêt au fil du temps, les meilleures ventes étant réalisées le jour de l’ouverture et les deux premiers dimanches.
Le Black Friday, un concurrent sérieux des soldes d’hiver en France
Près de 91% des Français connaissent le Black Friday, un évènement mondial qui a lieu le 23 novembre chaque année, annoncé à grands renforts de bannières noires sur les prix. Importé des USA et du Canada, ce dispositif vise à proposer des rabais d’envergure sur les prix, qui peuvent même atteindre 75% ! L’intérêt des Français pour cette journée exceptionnelle est tel que le volume des commandes en ligne a bondi de 34% entre 2017 et 2018 à cette date, et que les transactions ont progressé de 74% auprès d’un échantillon de 7.000 TPE et PME.
Un succès à mettre en parallèle avec le bilan en demi-teinte des soldes d’hiver 2018, pendant lesquels 66% des commerçants n'ont réalisé qu'un chiffre d'affaires au mieux supérieur de 20% à un mois normal, et 24% n'ont fait aucun gain de CA. Ces chiffres s’expliquent aussi par les promotions proposées par les différents acteurs du marché jusqu’au lancement des soldes d’hiver. Le budget moyen des Français pour les soldes d’hiver 2019, estimé à 276 €, témoigne néanmoins que ceux-ci résistent bien face à la concurrence du Black Friday et des autres réductions.
Les soldes d’hiver, une pratique strictement encadrée
Pour éviter la concurrence déloyale et les pratiques trompeuses, tout un arsenal législatif et réglementaire a été déployé de longue date par l’État français.
Les obligations à la charge des commerçants
Les soldes d’hiver se distinguent d’autres réductions en ce qu’ils sont pratiqués pendant 6 semaines à compter du 9 janvier. Qu’ils se réalisent en magasin ou sur des sites Internet, ils sont soumis à la même réglementation. Pour être licites, ils doivent répondre à certains critères cumulatifs :
- Les articles proposés doivent être payés et mis en vente dans le magasin depuis au moins un mois lorsque débutent les soldes. Le but est en effet d’écouler les stocks d’invendus et non de réaliser une vente flash à prix réduit. Les commerçants ne peuvent pas non plus procéder à un réassort du stock proposé en soldes.
- Les commerçants doivent se soumettre à une obligation d’affichage et les consommateurs doivent pouvoir identifier clairement et facilement les articles soldés et ceux qui ne bénéficient d’aucune réduction. Le rabais ne doit pas tomber dans les pratiques commerciales trompeuses et ne doit pas induire le client en erreur.
En-dehors des soldes d’hiver, les commençants ont tout à fait le droit d’organiser des périodes où ils écoulent leurs invendus à des prix préférentiels, à condition qu’ils n’emploient pas le mot soldes et qu’ils ne les revendent pas à perte. La sanction est dissuasive en cas de non-respect de la loi : les personnes physiques risquent une amende de 15 000 €, et les personnes morales de 75 000 €.
Les droits des consommateurs
Il est à noter que la vente des articles soldés fait naître les mêmes droits pour les consommateurs, qui bénéficient ainsi de la garantie des vices cachés et du service après-vente. Ainsi, la mention « ni repris ni échangé » ne s’applique-t-elle pas en cas de défaut ou de défaillance du produit.
Sauf si le commerçant en a fait la publicité sur les tickets de caisse ou en magasin, il n’est pas tenu de procéder à l’échange ou au remboursement d’un produit qui ne convient pas au consommateur (pas la bonne taille…), sauf si l’achat a été réalisé sur Internet. Dans ce cas, le client a 14 jours pour se rétracter, sans justification. La précision apparaît importante, puisque 35% des achats lors des soldes d’hiver ont lieu sur Internet.