Salon International de l'Agriculture 2019 : tout savoir !
Salon International de l'Agriculture : origine et chiffres clés de l'évènement
Du 23 février au 3 mars 2019, se tiendra à Paris l’un des évènements préférés des Français : le Salon International de l’Agriculture. Au programme, des stands pour découvrir les animaux, les végétaux et déguster les meilleurs produits du terroir. Si le SIA fait le plein chaque année, le secteur agricole en revanche reste en crise depuis des décennies, malgré les excellents résultats de la production française.
Le Salon International de l’Agriculture : une passion pour le terroir français
Héritier des comices agricoles, le Salon International de l’Agriculture est la plus importante foire du pays. À travers les multiples stands, c’est toute la passion des Français pour les produits du terroir et la bonne chère qui s’exprime.
L’histoire du Salon International de l’Agriculture
Il faut remonter jusqu’en 1844 pour trouver les origines du Salon International de l’Agriculture. Dans la lignée des comices agricoles, ces manifestations rurales rassemblant fermiers et propriétaires et ouvertes au public, le concours des animaux de boucheries voit le jour à Poissy dans les Yvelines. Le but est de récompenser les progrès réalisés par les producteurs dans l’amélioration des races animales. En mars 1870 est lancé le Concours Général Agricole, qui présente pour la première fois dans l’histoire les machines agricoles, les animaux de boucherie et de laiterie, des produits du terroir et des volailles. La tenue du concours est interrompue par la Première Guerre mondiale puis reprend en 1925, et intègre désormais les produits viticoles.
Dès 1964, le Salon de l’Agriculture est ouvert au public, dans le but d’offrir une véritable vitrine commerciale aux acteurs du secteur. En 1975, il accueille 500 000 visiteurs, un nombre qui n’aura de cesse de progresser et atteindra un pic record de 700 000 personnes en 2014. Sur fond d’attentats terroristes, la fréquentation retombe en 2016 et en 2017, avant de repartir à la hausse en 2018, avec 672 568 visiteurs. L’édition 2019 du Salon International de l’Agriculture, qui s’ouvrira le 23 février connaîtra-t-elle le même succès ? Affaire à suivre…
Les univers du Salon International de l’Agriculture
Chaque année, un thème et une égérie sont attribués au Salon International de l’Agriculture. Pour 2019, le thème retenu est « des femmes, des hommes, des talents » et met en lumière le travail des agriculteurs au service de l’alimentation des Français. L’égérie est Imminence, une vache bleue du Nord de 1m41 et 710 kilos. Les stands du SIA constituent autant d’occasions de découvrir les agriculteurs et les animaux à travers quatre univers thématiques :
- L’élevage et ses filières : près de 4 000 animaux de 350 races différentes seront représentés. Des races ovines, bovines, équines, félines… toute une ménagerie à approcher de près !
- Les cultures et filières végétales : la France est un important producteur de céréales, une activité que l’on découvre sur les stands, à côté des nouvelles tendances de jardinage.
- La gastronomie d’ici et d’ailleurs : c’est l’occasion de goûter à toutes sortes de produits français et d’une vingtaine de pays, vins et bières compris.
- Les métiers et services de l’agriculture : cet univers est chapeauté par le Ministère de l’agriculture et entend promouvoir tout le secteur agricole.
Le Concours Général Agricole, l’attraction phare du SIA
Cet évènement né en 1870 a pour mission de sélectionner et de récompenser le meilleur des produits du terroir et de la génétique animale et ainsi mettre en avant la diversité et l’excellence des savoir-faire français. Les participants peuvent espérer la médaille de bronze, d’argent ou d’or, ainsi que des diplômes réservés aux producteurs et éleveurs. Le Graal ? Le Prix d’Excellence, qui récompense la qualité et la continuité du travail des producteurs. En 2018, ce sont ainsi 22 000 produits et vins qui étaient inscrits au concours et qui ont été jugés par plus de 10 000 jurés. Au final, moins d’un produit sur quatre est médaillé.
La politisation du Salon International de l’Agriculture
L’immense couverture médiatique du Salon International de l’Agriculture est à mettre en corrélation avec sa fréquentation par les hommes et femmes politiques de tous bords. Il est de tradition que le président de la République vienne y passer une journée, au plus près des agriculteurs et des Français. La venue de Jacques Chirac en 2009 restera l’un des temps forts historiques de l’évènement. L’actuel président, Emmanuel Macron, est resté quelque douze heures lors de l’inauguration du SIA de 2018, un record. Les enjeux sont de taille à l’approche de certaines échéances électorales, le salon permettant de donner une dimension humaine aux responsables politiques. Enfin, la médiatisation donne à voir aux voisins européens la diversité de l’agriculture française, un secteur en transition économique structurelle.
L’agriculture, un secteur en mutation profonde
Si le Salon de l’Agriculture séduit le grand public comme les politiques, la profession d’agriculteur quant à elle peine à attirer de nouveaux candidats. Revenus en berne, prix d’achat de la production très faible par la grande distribution et coûts des matières premières sur les marchés financiers constituent autant de freins à l’attractivité du métier. Pour autant, la France demeure la première puissance agricole d’Europe.
Quelques chiffres du Salon de l’Agriculture
En 2018, le Salon International de l’Agriculture a attiré 672 568 visiteurs (50 000 de plus que l’édition précédente) et 33 000 visiteurs professionnels, et accueilli 68 délégations internationales et près de 1 000 exposants venus de 22 pays. 2 900 animaux ont été présentés au Concours Général Agricole et 1 080 tonnes de tourbes, 239 tonnes de pailles, 100 tonnes de foin, 215 bottes de copeaux ont été nécessaires pour recréer leur milieu naturel. 16 400 vins ont été mis en compétition. L’évènement a généré 8 millions de partage sur les réseaux sociaux.
La France, premier producteur agricole européen
La France est le poids lourd de l’agriculture en Europe, avec une production animale et végétale qui atteint 71 milliards d’euros en 2017, ce qui représente 17% de la production européenne et 3.5% du PIB du pays (contre 7% en 1980). L’Hexagone se place également sur la première place du podium européen de la production de sucre de betterave, de viande bovine, de céréales et de surimi. Il est le premier bénéficiaire de la PAC, la politique agricole commune, avec 9 milliards d’euros de subventions. La France se situe deuxième du classement mondial pour la production de vin et deuxième pour la production européenne de fromages, de beurre et de lait. Pour les fruits et les légumes, elle se classe en troisième position.
En France, on dénombre 885 400 exploitants agricoles (un chiffre qui a chuté depuis 2010, où ils étaient 966 300) et 451 606 exploitations sur le territoire métropolitain. La superficie moyenne de ces dernières est de 61 hectares, et la taille progresse en fonction du secteur de la production. Le blé bénéficie des plus grandes surfaces, le vin des plus petites. La production bio représente désormais plus de 5% des surfaces agricoles utiles et 60% d’entre elles se concentrent dans 4 régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. La filière bio compte désormais plus de 36 600 producteurs et plus de 17 200 importateurs, exportateurs, distributeurs et transformateurs.
Un portrait en chiffre des agriculteurs français
L’âge moyen des agriculteurs français est de 51 ans, les dirigeants d’exploitation sont un peu plus vieux, 55 ans. 30% d’entre eux sont des femmes, un chiffre en légère diminution depuis 2010, où elles étaient 32%.
Concernant les revenus de l’activité, le résultat courant avant impôt (RCAI) s’élève à 18 300 € pour les agriculteurs non-salariés, en baisse de 29% depuis 2015, où le revenu médian se situait à 20 100 €. Les éleveurs porcins tirent mieux leur épingle du jeu, avec un revenu moyen de 51 900 €, les éleveurs de bovins sont quant à eux à la peine avec un revenu de 14 515 € par an. Les viticulteurs reçoivent une rémunération supérieure à 43 000 €, tandis que les poly-éleveurs et poly-cultivateurs arrivent en dernière position, avec moins de 10 000 €. Les subventions de la PAC prennent tout leur sens car sans elles, ce sont 60% des agriculteurs qui présenteraient un RCAI négatif, contre seulement 25% une fois celles-ci prises en compte.
L’agriculture subit une autre modification profonde, celle de la digitalisation. Aujourd’hui, ce sont 195 000 exploitations agricoles qui sont connectées et 81% des producteurs qui recourent à Internet au moins une fois par jour pour leurs données d’exploitation ou les actualités du secteur. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à s’équiper avec des outils numériques comme les robots de traite, les épandeurs d’engrais et autres, qui peuvent être pilotés par mobile.