Reprendre une entreprise : du diagnostic à l'évaluation du prix de l'entreprise
Après la période des premières rencontres, arrive le moment d'entrer dans le vif du sujet. Pour cela, il faut en passer par un diagnostic de l'entreprise afin de disposer d'un regard à 360° sur l'ensemble des points clés de l'entreprise.
Selon les CCI, ce diagnostic en 6 points est un minimum. Il est le point de départ pour ensuite lancer un audit de l'entreprise si les choses doivent aller jusqu'à la signature de la vente.
- Diagnostic 1 : les produits, le marché, la concurrence, la stratégie de l'entreprise
Ce diagnostic essentiel est une véritable étude de marché. Il tient compte des différents produits et services proposés par l'entreprise, leur cycle de vie, le potentiel de développement du marché et de l'entreprise sur le marché, l'état de la concurrence, la renommée de l'enseigne, la structuration de l'entreprise, la valeur de l'emplacement et les éventuels projets urbanistiques qui pourraient interférer dans les années à venir.
- Diagnostic 2 : les ressources humaines
Il recense le turn-over des salariés, les hommes-clefs de l'entreprise, les formations à prévoir, les prochains départs, la rémunération, etc.
- Diagnostic 3 : les éléments comptables
Il répertorie et évalue les différentes pièces comptables à disposition, dresse l’état des créances et des dettes, les facilités bancaires, les emprunts en cours, les éléments hors bilans pouvant valoriser l'entreprise ou la dévaloriser.
- Diagnostic 4 : les éléments juridiques
Il étudie les statuts, le bail commercial, les éventuels brevets et certificats, la conformité des éléments comptables, la validité des contrats, les hypothèques, les nantissements et les prêts. Il fait aussi le point sur la situation fiscale et sociale de l'entreprise.
- Diagnostic 5 : les moyens de production
Il fait le point sur l'état des outils de production, la valeur, les stocks de marchandise, la gestion de la production..
- Diagnostic 6 : la qualité - sécurité - environnement
Il fait le point sur le respect des différentes normes en vigueur (amiante, accès aux personnes à mobilité réduite, gestion des déchets...)
Lorsque l'entreprise est liée par un contrat de franchise, la plupart de ces éléments sont fournis directement par les services juridiques et comptables du franchiseur. Ils sont complétés pour les points 4, 5 et 6 par des éléments fournis par le cédant.
L'étude de tous les éléments ci-dessus peut être réalisée par le repreneur ou par un professionnel rôdé à ce genre d'exercice. Si le rapport d'étude de ces premiers éléments est concluant, un professionnel est alors désigné pour réaliser un audit en profondeur de l'entreprise. Cet audit est généralement réalisé uniquement après que les acheteurs et vendeurs aient signés un protocole d'accord ou une lettre d'intention formalisant l'ouverture d'un début de négociation.
Le professionnel réalisant l'audit épluche de façon formelle tous les éléments comptables des 3 dernières années, les déclarations fiscales et sociales, ainsi que les contrats et autres documents juridiques signés par l'entreprise. A l'issue de l'audit, le professionnel remet au repreneur un rapport d'audit qui engage juridiquement sa responsabilité.
Sur la base des conclusions des diagnostics puis de l'audit, il pourra être défini une valeur pour l'entreprise à vendre. Cette valeur est économique et non plus seulement financière. Elle prend en compte les résultats comptables de l'entreprise, mais aussi son potentiel de développement sur son marché face à sa concurrence, la vétusté de ses locaux et de ses outils de production, la qualification de son personnel, l'attractivité de son emplacement....
C'est sur la base de cette valeur que les experts calculent le prix estimé de la vente. Ce prix est modulé par l'état de l'offre et de la demande sur le marché. En cas de conjoncture économique difficile par exemple, le prix pourra être largement revu à la baisse, un peu comme dans l'immobilier.
Globalement, pour la cession d'un fonds de commerce, deux principales méthodes d'évaluation sont utilisées :
-L’évaluation par le chiffre d’affaires : Un chiffre d'affaires moyen est dégagé sur la base des trois dernières années d’exploitation. Il est minoré d'un pourcentage variable en fonction de la nature du commerce (compris entre 40 et 100).
-L’évaluation par les bénéfices : Un bénéfice moyen est dégagé sur la base des trois dernières années d'exploitation. Il est ensuite multiplier par un coefficient déduit d’une observation objective du marché (compris entre 1 et 8) qui tient compte de la localisation et la nature du fonds de commerce à vendre.
L'évaluation, qu'elle soit par le chiffre d'affaires ou par les bénéfices, est le plus souvent soumise à négociation entre le vendeur et l'acheteur après que le repreneur ait bâti son business plan et rechercher ses financements. Si l'entreprise à reprendre est liée par un contrat de franchise, le repreneur doit impérativement s'assurer que sa candidature est acceptée par le franchiseur avant d'aller plus loin.
Le dossier intégral :
Partie 1 : La reprise d'entreprise en chiffres
Partie 2 : Reprendre ou créer : avantages et inconvénients
Partie 3 : Reprendre une entreprise : par où commencer ?
Partie 4 : Reprendre une entreprise : comment chercher votre future entreprise ?
Partie 5 : Reprendre une entreprise : la première rencontre avec le cédant
Partie 6 : Reprendre une entreprise : du diagnostic à l'évaluation du prix de l'entreprise
Partie 7 : Reprendre une entreprise : le business plan, un outil indispensable
Partie 8 : Reprendre une entreprise : trouver son financement
Partie 9 : Reprendre une entreprise : la négociation avec le cédant
Partie 10 : Reprendre une entreprise : l'après reprise
Dominique André-Chaigneau, Rédaction TOUTE LA FRANCHISE©